Les habitudes de sommeil et les principales plaintes somnologiques chez les personnels hospitaliers dans les CHU de Dakar (Fann, Le Dantec, Général Idrissa Pouye) - 12/01/23

Le sommeil est très important, représentant environ 1/3 de la vie de l’individu. Chez l’adulte, il est essentiel à la préservation des capacités cognitives et motrices, à l’ajustement de nombreuses sécrétions hormonales ainsi qu’à la restauration du système immunitaire ou encore au repos du système cardiovasculaire. Sa perturbation altère la qualité de vie, participe à l’émergence de maladies ou à l’aggravation de maladies existantes. Les troubles du sommeil sont des problèmes réels de santé qui touchent plusieurs catégories notamment les personnels de santé. Malgré leur prévalence non négligeable, au Sénégal peu d’études se sont intéressées sur les habitudes de sommeil ainsi que leurs troubles dans la population généralement et particulièrement les personnels de santé.

Il s’agissait d’une étude prospective, et transversale à visée analytique sur une durée de 6 mois, la population étudiée était une population adulte (>18 ans). Dans chaque hôpital, les personnels médicaux, paramédicaux, administratifs et techniques étaient invités à remplir un questionnaire. Les données ont été saisies sur un fichier Excel et analysées avec le logiciel R version 4.0.2.

Au total, 145 participants avaient été inclus avec un âge moyen de 33,17 ans (±10 ans) et un sex-ratio de 1,42. Les agents de santé représentaient 87,2 % soit 116 cas. Le nombre d’heure de sommeil moyen par vingt-quatre heures était de 6h37min (±1h21min). Le nombre d’heure de sommeil moyen par vingt-quatre heures le week-end était de 8h 30min±1h40min. Près de la moitié des patients (72 cas) présentaient une bonne qualité du sommeil soit une proportion de 49,66 %, tandis que 37,24 % des cas présentait un sommeil de qualité moyen (54 cas). Les cauchemars survenaient souvent chez 37 patients soit une proportion de 25,52 %. La prévalence de SAHOS était de 2,76 %. Les patients, qui présentaient un risque modéré à sévère de faire un SAHOS, étaient de 10.35 %. La prévalence de l’insomnie était de 37,9 % et 57,14 % estimaient qu’il s’agissait de difficulté pour s’endormir. Les facteurs sociodémographiques et cliniques qui étaient associés de manière significative à l’insomnie étaient la mauvaise qualité du sommeil (p<0,001), le SAOS (p=0,047), la Douleur ou l’inconfort dans les jambes (p=0,048), la pause respiratoire (p=0,031), et la fatigue (p=0,034). Les patients présentant une SDE représentaient 18,5 % des cas. Les caractéristiques cliniques qui étaient associées de manière significative à la survenue de SDE étaient l’obésité avec IMC>35 (p=0,009) et la fatigue (p=0,001).

L’évaluation objective des troubles du sommeil chez les personnels hospitaliers est rare, alors que notre étude a montré qu’il est essentiel de connaître et respecter les besoins de sommeil et de savoir reconnaître ses troubles ainsi que leurs facteurs influençant dans cette population.