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Épidémiologie de la consommation de cannabis dans le cancer bronchopulmonaire et analyse de la réponse au traitement - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.255 
C. Kiani 1, , T. Blin 1, M. Chevereau-Choquet 1, P. Tossan 1, Y.-M. Xu 1, B.A. Bayeh 1, S. Marchand-Adam 1, 2, D. Carmier 1
1 Service de pneumologie, CHU, Tours, France 
2 Unité Inserm 1100, centre d’étude des pathologies respiratoires, Tours, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le cannabis est la deuxième substance fumée la plus consommée après le tabac. À ce jour, aucun lien de cause à effet n’est prouvé entre consommation de cannabis et cancer bronchopulmonaire. L’objectif de notre étude est de décrire les caractéristiques épidémiologiques des patients suivis au CHU de Tours pour un cancer bronchopulmonaire ayant consommé du cannabis.

Méthodes

Les données ont été recueillies du 1er mars 2021 au 31 décembre 2021 chez les patients diagnostiqués à ces dates d’un cancer bronchopulmonaire de tous stades au CHU de Tours. Les données recueillies étaient d’une part la consommation de cannabis, la consommation de tabac et autres drogues à travers un auto-questionnaire ; d’autre part l’âge au moment du diagnostic, le stade du cancer, le type anatomopathologique, la biologie moléculaire, le type de traitement reçu et la durée de réponse, et les expositions professionnelles à partir du dossier patient informatisé.

Résultats

Sur les 130 patients analysés, 34 soit 26,2 % avaient déclaré avoir fumé au moins une fois du cannabis dans leur vie. Tous les patients ayant consommé du cannabis étaient également tabagiques. Chez ces derniers l’âge médian au diagnostic était de 54 ans contre 66 ans chez les patients n’ayant jamais fumé de cannabis (p<0,001). La durée médiane de consommation de cannabis était de 2 ans. Une mutation en biologie moléculaire était retrouvée chez 60 patients sur les 94 chez lesquels elle était disponible. Chez les non-fumeurs de cannabis 42 patients (61,8 %) présentaient au moins une mutation contre 18 patients (69,2 %) chez les fumeurs de cannabis. Parmi les patients mutés, une mutation KRAS G12C était retrouvée chez 9 (13,2 %) des patients n’ayant pas consommé de cannabis contre 9 patients (34,6 %) ayant fumé du cannabis (p=0,037). Il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes pour l’analyse de survie sans progression. Il n’était pas possible de conclure pour la survie globale, la médiane de survie n’étant pas encore atteinte.

Conclusion

Les patients ayant fumé à la fois du tabac et du cannabis étaient significativement plus jeunes au moment du diagnostic de cancer bronchopulmonaire. Des mutations KRAS G12C étaient significativement plus fréquentes chez ces patients. Il n’existait pas de différence significative entre nos deux groupes pour l’analyse de la survie sans progression.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 162-163 - janvier 2023 Retour au numéro
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