L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique des voies aériennes entraînant une obstruction bronchique réversible. L’installation d’une obstruction fixe à la spirométrie est le produit d’une série d’altérations anatomiques complexes conduisant à un remodelage bronchique irréversible. Le but c’est d’étudier les caractéristiques cliniques et paracliniques des patients asthmatiques ayant un TVO fixe.
Il s’agit d’une étude rétrospective comparative faite sur dossiers de patients suivis au service de pneumologie-allergologie Pavillon 4 à l’hôpital Abderrahmane Mami Ariana entre 2010 et 2020. Deux groupes ont été comparés. Groupe 1 (G1) : patients ayant un TVO fixe (n = 19 ; 14,5 %). Groupe 2 (G2) : patients sans un TVO fixe (n = 112 ; 85,5 %).
Au total, 131 patients ont été inclus avec un âge moyen de 45,49 ans et une prédominance féminine (sexe-ratio=0,54). Comparativement au G2, les patients du G1 étaient plus âgés (46 vs 39 ans, p = 0,034), avec une intoxication tabagique plus importante (35 PA versus 12,3 PA, p=0,05). Concernant les comorbidités, l’obésité, les antécédents cardiovasculaires étaient significativement plus fréquents dans le G1 (p=0,039 et p=0,05, respectivement). La rhinite allergique était présente de façon comparable dans les 2 groupes (57 % dans G1 versus 59,3 % dans G2 ; p=0,07). L’asthme était surtout allergique dans les 2 groupes (68 % dans le G1 versus 72 % dans G2 ; p=0,063). Le G1 avait un âge moyen de début de la pathologie plus jeune que le G2 (19 ans vs 31 ans ; p=0,05). Le VEMS moyen était significativement plus bas dans le G1 (56 % vs 87 % ; p=0,049). Le contrôle de l’asthme était meilleur dans le G2 (p=0,03). Un traitement palier 4 selon GINA était plus prescrit chez les patients du G1 (67 % vs 33 % avec p=0,045). Le nombre moyen d’exacerbations aiguës par an ainsi que l’hospitalisation en réanimation étaient comparables dans les deux groupes.
Notre étude démontre bien que la présence d’un TVO fixe chez les asthmatiques est associée à une maladie plus évoluée avec une fonction respiratoire plus altérée, à un mauvais contrôle de la maladie et à une charge thérapeutique plus élevée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.