Le débit cardiaque (DC) est un des principaux facteurs pronostiques évalués lors du suivi des patients traités pour une hypertension pulmonaire (HTP). Son estimation exacte est invasive et nécessite la réalisation d’un cathétérisme cardiaque droit. Nous avons étudié la précision d’une mesure non invasive de DC par bio-réactance thoracique (Starling™ SV) par rapport à une mesure par thermodilution au cours d’un cathétérisme cardiaque droit.
Une étude de cohorte prospective, monocentrique, d’évaluation des performances du moniteur Starling™ SV a été menée chez des patients suivis pour une HTP stable cliniquement. La capacité du moniteur à détecter une aggravation du DC a été évaluée en quantifiant les variations de mesure, par thermodilution et par bio-réactance, lors de 2 visites consécutives. Cette étude a reçu un avis favorable du Comité de Protection des Personnes Sud Méditerranée V.
Les mesures de DC ont été réalisées chez 60 patientes, lors de deux visites de suivi espacées en moyenne de 15±3 mois. Le DC médian était de 4,00L/min [Q1–Q3 : 3,60–4,70] évalué par bio-réactance, et de 5,30L/min [Q1–Q3 : 4,65–5,94] par thermodilution. La moyenne des écarts était de −1,25L/min [IC95 % : 1,48–1,01], et le coefficient de corrélation de 0,511 [0,358–0,637]. La capacité du moniteur à détecter une variation de DC de plus de 10 % entre les 2 mesures, lorsque celle-ci existait en thermodilution, était insuffisante pour la pratique clinique (AUC=0,537 [IC95 % : 0,330–0,745]).
Au cours de l’HTP, la mesure du DC par bio-réactance thoracique sous-estime de plus de 20 % les valeurs obtenues par thermodilution. Appliquée à un même patient, lors de visites successives, cette technique ne permet pas de détecter leur aggravation.
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Publié par Elsevier Masson SAS.