L’hypertension pulmonaire est une affection rare dans le monde et plus particulièrement en Afrique où il existe très peu de données. Elle reste sous-diagnostiquée compte tenu de sa symptomatologie non spécifique. Sa prise en charge est complexe et nécessite une stratégie thérapeutique efficace. L’objectif est de décrire les difficultés de la prise en charge rencontrées dans un service de pneumologie à Abidjan.
Nous avons réalisé une étude longitudinale rétro-prospective à visée descriptive au service de pneumologie du centre hospitalier universitaire de Cocody du 1er janvier 2013 au 30 avril 2022. Notre population d’étude était constituée de patients porteurs d’une affection pulmonaire chronique en décompensation et chez qui l’échographie cardiaque mettait en évidence une hypertension pulmonaire.
La prévalence de l’hypertension pulmonaire était de 0,36 %. On notait une prédominance masculine avec un sexe-ratio de 5,3. L’âge moyen était de 61,89 ans avec des extrêmes allant de 20 à 88 ans. La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) était la plus fréquente des pathologies respiratoires chroniques dans 52,60 % (10/19), suivie des séquelles de tuberculose dans 42,10 % (8/19) et de la fibrose pulmonaire dans 5,30 % (1/19). La pression artérielle pulmonaire systolique (PAPs) était comprise entre 35 et 50mmHg dans 52,6 % (10/19) et supérieure à 50mmHg dans 47,4 % (9/19). Le cathétérisme cardiaque droit n’avait pas été réalisé. L’évolution à long terme était défavorable.
L’hypertension pulmonaire est une affection grave et insuffisamment diagnostiquée en Côte d’Ivoire. Elle est dominée dans notre contexte par la BPCO et les séquelles de tuberculose. La difficulté d’accès aux soins, l’insuffisance du plateau technique, la gravité de la maladie sous-jacente et la non-disponibilité de certains traitements sont autant de facteurs qui rendent difficile sa prise en charge.
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Publié par Elsevier Masson SAS.