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Micro capteur et changement de comportement: retour d’expérience d’une étude pilote auprès de citoyens - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.392 
R. Collomp 1, 4, , B. Nachily 2, J. Araszkiewiez 2, 4, T. Collomp 1, 4, D. Riallant 3, D. Charpin 4
1 Pharmacie, pôle pharmacie stérilisation, CHU de Nice, Nice 
2 Laboratoire transitions, université Côte d’Azur 
3 AirSentinels 
4 APPA association pour la prévention de la pollution atmosphérique 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le suivi de la qualité de l’air intérieur (QAI) et extérieur (QAE) repose sur différentes modalités de mesure et de diffusion d’informations : dispositifs de surveillance réglementaires mis en œuvre par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Aasqa) pour la QAE, différents types de capteurs fixes pour la QAI. Les informations recueillies sont ensuite consultables sur des sites internet ou transmises via des applications mobiles, plus ou moins personnalisables. Depuis quelques années, une nouvelle modalité de suivi est apparue : l’utilisation de micro-capteurs mobiles et personnels. Celle-ci connaît un fort engouement et est utilisée par différents publics : collectivités, citoyens, plus rarement patients. L’intérêt réel de leur utilisation pour la protection de la santé des populations ou protection individuelle reste encore à évaluer comme le montrent les différents rapports de l’ANSES. En effet, si les qualités métrologiques de ces microcapteurs s’améliorent, leur usage et surtout le changement de comportement attendu des utilisateurs nécessitent encore des études.

Méthodes

Le projet intitulé « Mon air capté » avait pour objectifs d’évaluer les retours d’expérience et les changements de comportements éventuels de citoyens bénéficiant d’un microcapteur mobile mesurant le sparticules fines PM10, PM5 et PM 2,5). Il s’inscrit dans le cadre d’un projet européen plus large traitant des micro capteurs. Au sein de la commune des Pennes Mirabeau, des annonces via la mairie et les professionnels de santé ont été faites afin de recueillir des candidatures de volontaires. Trente et un personnes ont été incluses. Elles ont bénéficié d’une séance en présentiel (1 h 30) présentant l’utilisation du capteur ainsi qu’une sensibilisation sur l’impact de la qualité de l’air sur la santé ainsi qu’une sensibilisation sur la mobilité. Il leur a été proposé ensuite de bénéficier d’un accompagnement (via whatsapp) durant la durée du projet (1 mois). L’animation de la « communauté » a été réalisée par une étudiante en master 2 (ingénierie psychosociale). Elle consistait à échanger avec les participants, répondre à leurs difficultés et les encourager à réaliser les mesures, tant en QAI qu’en QAE. Un questionnaire avant/après ainsi qu’une évaluation de satisfaction ont été réalisés.

Résultats

Trente et une personnes ont été incluses. Soixante-huit pour cent ont choisi l’accompagnement via whatsapp. Vingt-cinq ont complété les questionnaires. Les taux d’implications étaient déjà élevés en amont du projet (80 % estimaient la qualité de l’air comme valeur importante). La satisfaction des séances de formation-sensibilisation est importante (63 % tout à fait et 36 % plutôt) et 68 % ont pu mettre en application les recommandations faites. La satisfaction globale du projet est de 26 % tout à fait et 63 % plutôt. Soixante-huit pour cent ont estimé que l’accompagnement réalisé a facilité réellement l’utilisation du capteur. Cinquante-sept pour cent ont déclaré avoir modifié leur comportement durant le projet. Soixante-huit pour cent ont indiqué que le capteur avait aidé à modifier leur comportement.

Conclusion

Notre travail a évalué l’usage en « vie réelle » des microcapteurs auprès d’une population de citoyens volontaires. Des pistes ont été identifiées afin d’élaborer un mode d’accompagnement amélioré pour nos prochaines recherches. Nos résultats répondent aux conclusions de l’ANSES : « Les systèmes capteurs sont un atout en termes de connaissances sur la pollution et les bonnes pratiques à adopter. Leur usage doit néanmoins être accompagné pour conduire à des changements de comportement durables, comme la modification des habitudes de déplacements ou l’action sur certaines sources de pollution intérieures (cuisine, feux de cheminée…) et l’aération. »

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 219-220 - janvier 2023 Retour au numéro
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