La toxicité hématologique au cours de la chimiothérapie pour cancer bronchopulmonaire (CBP) est la toxicité plus fréquente, évaluée à 80% de l’ensemble des cytotoxicités. Le but de notre étude était d’analyser les différents types et grades d’hématotoxicité d’évaluer leur impact sur la prise en charge thérapeutique.
Étude rétrospective descriptive sur 188 dossiers de patients suivis pour CBP au service de pneumologie Pavillon 4 de l’hôpital Abderrahmane Mami durant la période allant de janvier 2019 à juin 2022 et ayant reçu au moins une ligne de chimiothérapie.
Tous les patients étaient de sexe masculin, âgés en moyenne de 62,66 ans. Ils étaient tabagiques actifs dans 34% des cas avec une consommation tabagique moyenne de 56.66 PA. Le type histologique le plus fréquent était l’adénocarcinome (42,6%) suivi par le carcinome épidermoïde (29,3%). Le CBP était métastatique au moment du diagnostic dans 61% des cas. Le traitement reposait sur un doublet de sel de platine associé à la vinorelbine dans 34% des cas, à la gemcitabine dans 20,8% des cas, à l’étoposide dans 10% des cas et aux taxanes dans 7,4% des cas. Une hématotoxicité est survenue chez 67,55% des cas, grade 3 dans 14,65% des cas et grade 4 dans 3,53% des cas. Il s’agissait d’une anémie dans 88.9% des cas, d’une neutropénie dans 8% et d’une thrombopénie dans 3,1% des cas. Les protocoles thérapeutiques les plus incriminées étaient: le doublet de sel de platine associé, à la vinorelbine dans 50% des cas, à la Gemcitabine dans 16% des cas et à l’étoposide dans 14% des cas. Les cures de chimiothérapie ont été reportées dans 33,5% des cas, à cause d’une anémie dans 42.85% des cas, d’une neutropénie dans 25,4% des cas, d’une thrombopénie dans 4.7% des cas, et d’une bi cytopénie dans 3%. L’anémié était grade 3 et 4 dans 10,1% des cas. Une neutropénie fébrile est survenue chez un patient, décédé dans les suites de cet incident. Un arrêt définitif de la chimiothérapie était décidé dans 41,5% des cas, du fait d’une progression tumorale et d’une anémie dans 63,6% des cas.
Notre travail, démontre bien, que l’hématotoxicité, premier effet indésirable majeur de la CT, perturbe de façon considérable le schéma thérapeutique des patients atteints de CBP. Elle est à l’origine d’une interruption transitoire et même d’un arrêt définitif de la chimiothérapie.
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Publié par Elsevier Masson SAS.