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Évaluation de la tolérance de la radiothérapie thoracique chez des patients atteints d’un CBNPC et présentant un syndrome interstitiel, une étude cas-témoins - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.472 
L. Jackson 1, D. Lerouge 2, S. Deshayes 1, Y. Oulkhouir 1, J. Madelaine 1, E. Bergot 1, 3, J. Thariat 2, 3, A. Justet 1, , 3
1 Service de pneumologie, CHU de Caen, France 
2 Service de radiothérapie, centre Francois-Baclesse, Caen, France 
3 UNICAEN, CEA, CNRS, ISTCT/CERVOxy Group, GIP CYCERON, Normandie University, 14000 Caen, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La prévalence des cancers bronchopulmonaires non à petites cellules est plus élevée chez les patients atteints de pneumopathies interstitielles diffuses (PID). Cette association grève le pronostic et complique considérablement leur prise en charge, du fait du risque d’exacerbation de la PID sous-jacente. Cette prise en charge n’est aujourd’hui pas codifiée. Alors que la radiothérapie thoracique (RT) peut être une option thérapeutique chez les patients non opérable, peu de données existent sur sa tolérance dans cette sous-population. L’objectif de ce travail était donc d’évaluer la tolérance de la RT chez les patients CB-PID.

Méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective, observationnelle, cas témoins sur les patients ayant été traités par RT dans le cadre d’un CBNPC non métastatique entre janvier 2018 et décembre 2019 au centre François-Baclesse. Les patients étaient inclus de façon consécutive. Un patient était classé en cas si un syndrome interstitiel existait sur le scanner préthérapeutique. Une analyse systématique des scanners étaient réalisée en pre- et post-irradiation (3 et 6 mois) avec une quantification de l’extension des zones de fibrose et de verre dépoli.

Résultats

Sur les 159 patients inclus, 12 (7,5 %) présentaient une PID, dont 9 fibroses pulmonaires idiopathiques (FPI) et 3 anomalies radiologiques de signification indéterminée (ILA). Le diagnostic de PID/ILA était posé dans 70 % des à la relecture des scanners post-irradiation. Les deux groupes de patients étaient comparables en termes de caractéristiques générales, type de traitement adjuvant reçu et sur le plan d’irradiation thoracique (technique et dose). La CVF, exprimées en pourcentage de la théorique était identique dans les deux groupes, avant l’irradiation.

Au total, 73 % des cas présentaient une pneumopathie2 selon la Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE) comparativement à 10 % des témoins (p=0,0001).

L’analyse radiologique des scanners a révèle que les exacerbations radio-induites de PID touchaient les deux poumons, présentaient un pattern fibrosants et était extensive. Chez les cas la pneumopathie radique était localisée, potentiellement fibrosantes et non évolutive.

La survie globale et sans progression était significativement plus courte pour les cas (335±325 j vs 650±276 j, p=0,001 et 285±350 j vs 508±313 j, p=0,015). Un cas, présentant une ILA en préthérapeutique, est décédé des suites d’une exacerbation de fibrose radio-induite.

Conclusion

Il existe une proportion importante de patient présentant une ILA ou une PID au sein des patients présentant un CBNPC. Il est important d’identifier ces patients du fait du risque d’exacerbation, y compris en cas d’anomalie radiologique limitée. Une exacerbation doit être distinguée d’une forme chronique de pneumopathie radique, du fait de son caractère bilatéral, extensif et de son pronostic. Ces résultats devront être confirmées dans une cohorte plus large mais incite à développer la collaboration entre les pneumologues prenant en charge des patients atteints de PID et les pneumo/oncologues afin de mieux les repérer et d’identifier des stratégies thérapeutiques innovantes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 256 - janvier 2023 Retour au numéro
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