La tuberculose pulmonaire est un problème majeur de santé publique. Bien que cette maladie soit connue prépondérante chez les hommes, sa proportion tend à diminuer au profit de la classe féminine. Notre objectif était d’étudier les caractéristiques de la tuberculose pulmonaire chez la femme.
Nous avons mené une étude rétrospective au service de pneumologie « Pavillon C » de l’hôpital Abderrahmane Mami entre 2010 et 2022. Tous les patients hospitalisés pour une tuberculose pulmonaire confirmée ont été inclus. Les données cliniques et paracliniques ont été colligées à partir des dossiers des patients.
Cinq cent vingt-trois patients ont été inclus comportant 327 hommes et 205 femmes avec un sex-ratio=1,59. L’âge moyen était de 41±17 ans. La moyenne d’âge était comparable entre les deux genres. Le tabagisme était retrouvé chez 86 % des hommes et 15,8 % des femmes (p=0,0005). L’alcoolisme chronique était observé chez près de la moitié (43,7 %) des hommes et 3,5 % des femmes (p=0,0002). Un antécédent d’incarcération a été noté chez 21,4 % des hommes alors qu’aucune femme n’avait été incarcérée (p=0,0001). La notion de contage tuberculeux était significativement plus fréquente chez les femmes (29,5 %) que chez les hommes (13,5 %) (p=0,0005). L’hémoptysie était plus rapportée chez les hommes (45,9 %) que chez les femmes (37,1 %) avec une différence statistiquement significative (p=0,04). Les formes graves de tuberculose étaient observées chez 16,1 % des femmes contre 10,8 % des hommes (p=0,04). Sur le plan radiologique, les opacités excavées et les nodules représentaient les types de lésions les plus fréquents dans les deux groupes et l’aspect de miliaire était plus retrouvé chez les femmes (5,5 %) que chez les hommes (2,2 %) (p=0,04). Les effets indésirables du traitement antituberculeux étaient plus observés chez les femmes (47 %) que chez les hommes (38,5 %) (p=0,05). Toutefois, la non-observance du traitement (15,1 % contre 6,6 % ; p=0,03) et les séquelles radiologiques (68,3 % contre 48,1 % ; p=0,002) étaient significativement plus notées chez les hommes que chez les femmes.
L’adoption d’un mode de vie moderne expose les femmes aux facteurs de risques de tuberculose notamment le contage tuberculeux et le tabagisme. Les femmes sont plus vulnérables aux formes graves de tuberculose. La reconnaissance de ces particularités permet de les cibler dans les programmes de lutte contre la tuberculose.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2022
Publié par Elsevier Masson SAS.