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Impact des processus cognitifs sur la ventilation spontanée et en condition de dyspnée expérimentale - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.548 
J. Taytard 1, 2, , C. Gand 1, M.C. Niérat 1, C. Straus 1, 3, T. Similowski 1, 4
1 Inserm, UMRS1158 neurophysiologie respiratoire expérimentale et clinique, Sorbonne université, Paris, France 
2 Service de pneumologie pédiatrique, groupe hospitalier universitaire Sorbonne université, AP–HP, site Armand-Trousseau, Paris, France 
3 Service d’exploration fonctionnelles de la respiration, de l’exercice et de la dyspnée (département R3S), groupe hospitalier universitaire, Sorbonne université, AP–HP, site Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
4 Département R3S, groupe hospitalier universitaire, Sorbonne université, AP–HP, site Pitié-Salpêtrière, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’impact de la charge cognitive sur certaines activités motrices a déjà été démontré. Ce phénomène pourrait être expliqué par des interférences cognitivo-motrices s’inspirant du principe de la double tâche. L’impact de processus cognitifs sur la respiration a peu été étudié. Pourtant, cette dernière peut, dans certaines situations (parole, chant), chez les patients atteints du syndrome d’Ondine ou lorsque des sujets sains sont soumis à une dyspnée expérimentale, être le fruit d’une commande motrice corticale. Une étude récente a montré que la réalisation de tâches cognitives entraînait chez les patients Ondine une altération de la respiration en ventilation spontanée, illustrée par la survenue d’apnées et de désaturations. Nous avons, par ailleurs, montré une dégradation de tâches cognitives faisant appel aux capacités attentionnelles chez les sujets sains soumis à une dyspnée expérimentale [1]. L’objectif de cette étude était d’observer l’impact de tâches cognitives sur la respiration de sujets sains, en ventilation spontanée et en situation de dyspnée expérimentale.

Méthodes

Étude ancillaire issue d’une étude portant sur l’impact de la dyspnée expérimentale sur l’activité corticale et les performances cognitives. Les résultats rapportés ici sont ceux des enregistrements ventilatoires de 25 sujets sains (12 hommes ; 19,5–51,5 ans). Les variables ventilatoires et la pression partielle expirée en CO2 (PETCO2) ont été enregistrées en ventilation spontanée (VS) et lors de l’application d’une charge inspiratoire à seuil (CIS). Les enregistrements ont été réalisés au repos et lors de la réalisation de tests cognitifs: Paced Auditory Serial Addition Test (PASAT 1 et 2), Trail Making Test version B (TMTB), et test de Corsi.

Résultats

La variabilité respiratoire est significativement augmentée lors de la réalisation des tests cognitifs, pour l’ensemble des variables respiratoires et l’ensemble des tests. Elle est cependant moins importante en ventilation avec CIS comparée à la VS. La charge cognitive entraîne une augmentation significative de la fréquence des apnées dans les deux conditions ventilatoires (Fig. 1).

Conclusion

Cette étude montre que les tâches cognitives entraînent une modification des variables respiratoires, ainsi que de la variabilité respiratoire. Si ceci est en particulier vrai pour les tâches verbales (PASAT 1 et 2), probablement du fait de la mise en jeu de circuits corticaux moteurs et de la contrainte de la ventilation par la parole, cet effet est également observé lors de tests cognitifs non verbaux (TMTB et Corsi). Des résultats similaires ont été rapportés dans une revue de la littérature datant de 2016 [2]. L’augmentation de la fréquence des apnées en condition de charge cognitive, et ce, même en ventilation non contrainte, constitue, en revanche, un résulta original.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 49 - janvier 2023 Retour au numéro
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