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Performances techniques des ventilateurs au cours de la ventilation non invasive : étude sur banc d’essai - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.552 
C. Caillard 1, 2, , E. Fresnel 2, 3, E. Artaud-Macari 2, 4, A. Cuvelier 2, 4, F. Tamion 5, M. Patout 6, C. Girault 2, 5
1 Réanimation polyvalente, centre hospitalier intercommunal Elbeuf-Louviers-Val de Reuil, Saint-Aubin-lès-Elbeuf, France 
2 UPRES GRHV/EA 3830, institut de recherche et d’innovation biomédicale (IRIB), Normandie université, Rouen, France 
3 KerNel Biomedical, Rouen, France 
4 Service de pneumologie, CHU de Rouen, Rouen, France 
5 Service de réanimation médicale, CHU de Rouen, Rouen, France 
6 Service de pneumologie, CHU de Pitié-Salpétrière, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La ventilation non invasive (VNI) est recommandée en première intention pour la prise en charge de l’insuffisance respiratoire aiguë hypercapnique notamment des patients BPCO. Différents types de ventilateurs, dédiés ou non, permettent de délivrer une VNI en service de soins critiques ou de pneumologie. L’objectif de notre étude a été de comparer les performances techniques des ventilateurs les plus récents, notamment sur les asynchronies patient-ventilateur (APV) selon différentes conditions respiratoires.

Méthodes

Les ventilateurs ont été évalués sur un banc d’essai préalablement validé, composé d’une tête de mannequin 3D connectée, via un circuit double-branche à un masque facial Quattro FX NV®, à un poumon artificiel ASL 5000®. Cinq ventilateurs de réanimation avec module VNI activé (Evita XL®/Evita 500®/Evita V800®/Servo-U®/Monnal T75®), 2 ventilateurs dédiés à la VNI (Trilogy Evo®/Astral 150®) et 1 ventilateur de transport (Monnal T60®) ont été évalués, selon 3 profils types de patient (normal, obstructif, restrictif), 3 niveaux de fuite non intentionnelle (0, 15 et 30 L/mn), 2 niveaux de pression d’aide inspiratoire (8 et 14cmH2O) et 2 fréquences respiratoires (15 et 25 c/mn).

Résultats

En médiane, les fuites n’étaient pas différentes selon le ventilateur testé (p=0,09). L’index d’asynchronies (IA) était plus élevé pour les ventilateurs de réanimation comparativement aux ventilateurs dédiés ((4 % [0;76] vs 0 % [0;15]), p<0,05), avec une différence significative d’IA entre tous les ventilateurs (p<0,001) (Fig. 1). L’IA était plus important pour les ventilateurs de réanimation face aux profils normal et restrictif (p<0,01) alors que pour le profil obstructif, il n’y avait pas de différence d’IA entre les ventilateurs (p=0,93). L’IA était corrélé au niveau de fuites non intentionnelles (p<0,01), lesquelles étaient variablement compensées selon le ventilateur (p<0,01). Les auto-déclenchements représentaient 43 % des APV. Le délai de cyclage, la pente inspiratoire, le produit temps-pression (travail respiratoire), le délai de cyclage et la pression au masque étaient différents entre les ventilateurs (p<0,001). Il n’y avait pas de différence entre les ventilateurs pour la ventilation minute (p=0,21) et pour la pression de pic (p=0,24). Les ventilateurs dédiés imposaient un travail respiratoire moindre que les ventilateurs de réanimation et de transport (p<0,01).

Conclusion

Malgré l’intégration de modules VNI à leur conception, les ventilateurs de réanimation les plus récents apparaissent moins performants que les ventilateurs spécifiquement dédiés à la VNI, notamment en termes d’IA et de travail respiratoire. Cependant, ces performances peuvent varier selon la pathologie respiratoire sous-jacente et/ou l’importance des fuites générées autour du masque.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 51 - janvier 2023 Retour au numéro
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