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Incidence, évolution à un an et facteurs de risque de faiblesse du muscle inspiratoire après un séjour en réanimation pour COVID-19 - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.565 
M. Karakaya 1, , F. Claude 1, G. Eberst 1, L. Laurent 1, O. Ritter 1, A. Meurisse 2, 3, P. Roux-Claude 1, M. Plion 1, L. Hordequin 1, H. Winiszewski 4, S. Pili-Floury 5, C. Barnig 1, V. Westeel 1
1 Service de pneumologie, CHU, Besançon, France 
2 Unité de méthodologie et qualité de vie en cancérologie, CHU, Besançon, France 
3 UMR 1098, CHU, Besançon, France 
4 Service de réanimation médicale, CHU, Besançon, France 
5 Service de réanimation chirurgicale et anesthésie, CHU, Besançon, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Après un séjour en réanimation pour COVID-19, certains patients présentent une dyspnée persistante, une asthénie et des anomalies fonctionnelles respiratoires. Ces anomalies peuvent être liées à une faiblesse musculaire inspiratoire (FMI).

Méthodes

Un examen clinique, des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) comprenant l’exploration des muscles respiratoires avec mesure de la pression inspiratoire maximale (PIM) et de la pression inspiratoire narinaire lors d’un sniff test (SNIP), un scanner thoracique, une polygraphie respiratoire nocturne, un test de marche de 6minutes (TM6), une évaluation de la dyspnée (échelle mMRC) et une évaluation de la qualité de vie (questionnaire SF-36) ont été réalisés chez 85 patients ayant été hospitalisés en réanimation pour un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) lié au COVID-19 au centre hospitalier universitaire de Besançon, à 3, 6 et 12 mois après le début des symptômes. La FMI était définie comme une PIM inférieure à 80cmH2O chez l’homme et 70cmH2O chez la femme et une SNIP inférieure à 70cm H2O chez l’homme et 60cmH2O chez la femme. L’incidence de la FMI a été évaluée à 3, 6 et 12 mois et les patients ont été séparés en 2 groupes selon la présence ou non d’une FMI afin d’en étudier ses facteurs de risque.

Résultats

Au total, 85 patients ont été inclus à 3 mois après le début des symptômes, 80 à 6 mois et 73 à 12 mois (Fig. 1). Un patient n’ayant pas pu réaliser les EFR à 3 mois, les analyses ont été réalisées sur 84 patients à 3 mois. L’âge médian était de 68,2 ans, 78,6 % étaient des hommes, 35,4 % étaient obèses, 92,9 % avaient des comorbidités. L’incidence de la FMI était de 21,42 % à 3 mois, 12,7 % à 6 mois et 4,5 % à 12 mois. Les patients présentant une FMI à 3 mois avaient une durée de séjour en réanimation, de ventilation mécanique et d’utilisation de curares plus longues. Un trouble ventilatoire restrictif était plus fréquent chez les patients présentant un FMI (p=0,0055). La distance parcourue au TM6 était plus faible chez les patients avec FMI, sans différence significative (p=0,0527). La qualité de vie évaluée par le SF-36 n’était pas différente entre les 2 groupes (p=0,5373). La dyspnée était présente chez 63,8 % des patients à 3 mois, 56,4 % à 6 mois et 52,1 % à 12 mois. L’âge élevé, la durée d’hospitalisation supérieure à 44jours, la durée de séjour en réanimation supérieure à 17jours, l’utilisation de curares supérieure à 8jours, le nombre de cures de décubitus ventral supérieur à 7 et la durée de ventilation mécanique étaient des facteurs de risque de FMI.

Conclusion

La FMI persistait à 3 mois chez une proportion significative de patients après une hospitalisation en réanimation pour un SDRA lié à COVID-19, ce qui peut expliquer la persistance de la dyspnée. Elle était fortement corrélée à la durée de la ventilation mécanique et à la durée du séjour en réanimation. Elle s’est améliorée à 6 et 12 mois, ainsi que la dyspnée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 58-59 - janvier 2023 Retour au numéro
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