Syndrome d’hyperventilation au cours de l’asthme sévère : prévalence et impact sur le contrôle de la maladie - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
Le syndrome d’hyperventilation (SHV) se traduit par une tachypnée liée à un état d’anxiété. Il peut mimer la maladie asthmatique ou lui être associé. Sa prévalence peut atteindre les 30 % au cours de l’asthme sévère, ce qui contribue au non-contrôle de la maladie. Le but de notre étude était de préciser la prévalence du syndrome d’hyperventilation dans une population d’asthme sévère et d’évaluer l’impact de cette comorbidité sur le contrôle de la maladie.
Méthodes |
Nous avons mené une étude prospective observationnelle, longitudinale et analytique à notre service entre le 15 juillet 2022 et le 1er septembre 2022 incluant des patientes suivies pour un asthme sévère pendant au moins une année. Le contrôle de l’asthme était évalué par le score ACT et par le nombre moyen d’exacerbations par an. Le syndrome d’hyperventilation était retenu devant un score de Nijmegen≥23/64, avec une hypocapnie à la gazométrie artérielle (PaCO2<38mmHg) et une alcalose respiratoire. Nous avons comparé deux groupes :
– G1 : les asthmatiques sévères avec SHV ;
– G2 : les asthmatiques sévères sans SHV.
Résultats |
Trente patientes ont été incluses dans notre étude. L’âge moyen était de 45,9 ans±16,1 [18–75]. La durée moyenne de l’évolution de la maladie était de 16,48 ans±12,11. Un SHV était présent chez 36,6 % de nos patientes. L’âge, l’étiologie allergique de l’asthme et l’observance thérapeutique étaient comparables dans les 2 groupes, ainsi que le nombre moyen d’exacerbation par an (1,35 dans G1 versus 1,11 dans G2) et le VEMS moyen (p=0,39 et 0,2 respectivement). L’atteinte ORL à type de rhinite ou sinusite était comparable (10 % vs 8,2 %). Un bon contrôle de l’asthme défini par un ACT entre 20 et 25 était obtenu plus fréquemment chez les asthmatiques sans SHV (17 versus 14). Un antécédent d’asthme aigu grave était plus fréquent chez les patients ayant un SHV (p=0,02). Les troubles anxieux et dépressifs étaient plus fréquemment associés au SHV (22 %) (p=0,03).
Conclusion |
Le syndrome d’hyperventilation était fréquent dans notre population, associé à plus de symptômes respiratoires et à plus de risque d’exacerbations. L’impact des exercices respiratoires et de la psychothérapie de soutien indiquées feront l’objectif d’une étude ultérieure.
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