L’immunothérapie allergénique (ITA) représente à l’heure actuelle le seul traitement curatif de l’allergie qui a fait preuve d’efficacité sur l’amélioration de la qualité de vie avec une diminution des symptômes et un bon profil de tolérance. La mauvaise observance reste un facteur important d’échec de l’ITA à long terme. L’objectif de notre étude a été de déterminer les facteurs de risque de mauvaise observance de l’ITA sublinguale ultra-rush aux acariens.
Une étude rétrospective incluant 70 patients suivis à la consultation externe de pneumologie de l’hôpital militaire de Tunis pour allergies respiratoires (asthme, rhinite) ; qui ont bénéficié d’une ITA sublinguale ultra-rush aux acariens par le Staloral. La durée totale de traitement est de 3 à 5 ans. Tous les malades avaient un test cutané positif aux acariens. Des caractéristiques cliniques, paracliniques et évolutives ont été notées.
La médiane d’âge a été de 14±05 ans avec un sex-ratio de 1,05. Une atopie familiale a été constatée dans 31 % des cas. Les principales allergies trouvées ont été : l’asthme (86 % ; n=60), la rhinite (84 % ; n=59), la conjonctivite (47 % ; n=33), l’eczéma (6 % ; n=4) et l’allergie alimentaire (4 % ; n=3). Un trouble ventilatoire obstructif à la spirométrie a été trouvé dans 14 % des cas et une réversibilité après SABA dans 16 % des cas. Vingt-six pour cent des patients étaient polysensibilisés à d’autres allergènes. La durée moyenne de traitement était de 25±01 mois. La durée totale de traitement a été atteinte dans 37 % des cas. L’observance de traitement a été notée dans 49 % des cas. Parmi les patients mal observants (51 % ; n=36), un arrêt précoce de traitement a été observé dans 56 % des cas et un saut de prise a été constaté dans 43 % des cas. Les causes de mauvaise observance de traitement détectées étaient : L’amélioration clinique de l’asthme (73 % ; n=44) et/ou de la rhinite (75 % ; n=44) et/ou de la conjonctivite (70 % ; n=23), les effets indésirables locaux ou systémiques (19 % ; n=19), l’inefficacité initiale de traitement (9 % ; n=6), l’abandon de traitement (6 % ; n=4), la grossesse (n=1) et les mauvaises conditions socioéconomiques (n=1). L’analyse statistique a trouvé une association significative entre la mauvaise observance et l’amélioration clinique de l’asthme (p=0,05), l’amélioration clinique de la rhinite (p=0,05) et l’inefficacité initiale de traitement (p=0,025).
Les facteurs de risque de mauvaise observance de l’ITA sublinguale ultra-rush aux acariens sont l’amélioration clinique de l’asthme, de la rhinite et l’inefficacité initiale de traitement. Leur identification permet d’optimiser les résultats de l’ITA. L’observance stricte du protocole reste un défi.
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Publié par Elsevier Masson SAS.