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Prévalence et facteurs associés aux plaintes respiratoires fonctionnelles identifiées par le questionnaire de Nijmegen dans les suites d’une COVID-19 - 12/01/23

Doi : 10.1016/j.rmra.2022.11.096 
L. Sesé 1, 2, S. Chauveau 1, 2, B. Giroux-Leprieur 3, A. Hervé-Carrega 4, M. Didier 4, G. Silvera 1, M. Mokrani 1, Y. Coulibaly 1, M. Da Silva 1, A. Moreno 1, S. Groutteau 1, E. Saindoy 1, H. Nunes 2, 4, Y. Uzunhan 2, 4, C. Planès 1, 2, T. Gille 1, 2,
1 Service de physiologie et explorations fonctionnelles, hôpitaux universitaires de Paris Seine-Saint-Denis (sites Avicenne et Jean-Verdier), Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Bobigny, France 
2 Inserm U1272 « hypoxie et poumon », UFR SMBH Léonard-de-Vinci, université Sorbonne Paris Nord, Bobigny, France 
3 Service de médecine interne, hôpitaux universitaires de Paris Seine-Saint-Denis, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Bobigny, France 
4 Service de pneumologie, centre de référence maladies pulmonaires rares de l’adulte–centre constitutif, hôpitaux universitaires de Paris Seine-Saint-Denis, Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Bobigny, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La prévalence de plaintes respiratoires fonctionnelles (PRF) identifiées par le questionnaire de Nijmegen (QN) est estimée à 8 % dans la population générale, avec une prédominance féminine (14 % des femmes et 2 % des hommes). Le but de ce travail était d’évaluer la prévalence des PRF dans les suites d’une COVID-19 et d’identifier d’éventuels facteurs associés.

Méthodes

Étude rétrospective, observationnelle, monocentrique (CHU Avicenne, Bobigny). Entre janvier et décembre 2021, tous les patients adressés pour réaliser des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) dans les suites d’une COVID-19 ont été invités à remplir un QN ainsi qu’un questionnaire Dyspnea-12 (D-12). Le score maximal au QN est de 64, un score23/64 identifie l’existence de plaintes respiratoires fonctionnelles (PRF), parfois associées à un syndrome d’hyperventilation chronique inapproprié (SHV). La population a ainsi été divisée en 2 groupes: groupe PRF+ avec QN23/64 et groupe PRF− avec QN22/64. Le D-12 (score maximal total=36) évalue les dimensions sensorielles (score maximal=15) et affectives (score maximal=21) de la dyspnée. Les données démographiques, les détails de l’épisode de COVID-19 et les résultats des EFR ont également été collectés.

Résultats

Cent soixante-neuf patients ont été inclus (100 hommes et 69 femmes). Le délai médian depuis l’épisode de COVID-19 était de 6,1 [4–9,7] mois. La prévalence d’un QN23/64 (groupe PRF+) était de 24,9 % (n=42), représentant 36,2 % des femmes (n=25) et 17 % des hommes (n=17) (p=0,004). L’âge moyen de la population était de 57,8±14,3 ans et l’IMC moyen de 28,9±6kg.m−2, sans différence significative entre les 2 groupes. Les scores médians aux QN et D-12 étaient respectivement de 30 [26,75–37] et 18,5 [13,25–26] dans le groupe PRF+, contre 8 [3–15] et 4 [0–10] dans le groupe PRF− (p<0,0001). Le QN était fortement corrélé au D-12 : r=0,71 pour le domaine sensoriel, r=0,69 pour le domaine affectif, r=0,73 pour le score total (tous p<0,0001). Ni la sévérité de l’épisode initial selon la classification OMS (p=0,11), le délai moyen depuis la COVID-19 (p=0,72) ou les résultats des EFR (tous p>0,15) n’étaient prédictifs d’un score23/64 au QN.

Conclusion

La prévalence des PRF semble importante en post-COVID-19, supérieure à celle retrouvée dans la population générale, avec une conservation de la prédominance féminine. L’existence de PRF était très corrélée à la fois aux dimensions sensorielles et affectives de la dyspnée, mais indépendante des caractéristiques démographiques et de la COVID-19 (sévérité initiale, séquelles éventuelles).

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© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 15 - N° 1

P. 94-95 - janvier 2023 Retour au numéro
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