Dysfonction différentielle des cellules club dans la fibrose pulmonaire idiopathique - 17/02/23
Résumé |
Introduction |
Fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) et bronchopathie chronique obstructive (BPCO) présentent certains points communs : elles affectent surtout des hommes de plus de 60 ans fumeurs, se traduisent par une perte précoce des petites voies aériennes et des anomalies des cellules Club, bien qu’encore mal caractérisées dans la FPI. Notre hypothèse est que le développement d’une BPCO ou d’une FPI après exposition tabagique se détermine dans les voies aériennes par une dysfonction différentielle des cellules club.
Méthodes |
Au total, 5 patients BPCO et FPI ont été sélectionnés après avoir donné leur accord de participation à l’étude. Les données cliniques ont été colligées ainsi que les images de leur CT-scan où une analyse de l’épaisseur de la paroi bronchique a été effectuée à l’aide du logiciel Thoracic VCAR. Des cellules épithéliales ont été obtenues à partir de biopsies bronchiques de ces patients pour être cultivées en Air Liquid Interface (suivant le protocole appliqué dans le laboratoire). Nous avons exposé des puits de culture à de l’extrait liquide de fumée de cigarettes 3jours par semaine en comparaison à des puits non exposés. A J28 de culture, 1 puit de chaque condition a permis l’extraction d’ARN, après amplification une analyse transcriptomique a été réalisée. Nous avons récupéré les surnageants des puits par lavage au pôle apical afin de doser les interleukines 6, 8, 33 en ELISA. Un puit de chaque condition était fixé en formaline pour marquages en immunofluorescence : SCGB1A1, MUC5B, RFX3. Les sous-nageants ont été gardés afin d’y exposer des fibroblastes bronchiques humains primaires pour évaluer l’effet paracrine des cellules épithéliales. Enfin, la réparation cellulaire a été étudiée par la réalisation de scratchs dans les puits avec calcul du pourcentage de réparation à 24 et 48heures.
Résultats |
Les immunomarquages identifient les sous types cellulaires bronchiques et bronchiolaires dans les cultures. L’analyse transcriptomique est encore en cours mais il semble qu’après exposition tabagique, les épithélia de BPCO présentent un fort état d’activation inflammatoire (IL8 élevée dans les lavages) tandis que la réparation et la transition épithéliomésenchymateuse sont favorisées dans ceux de FPI. Aussi, les épithéliums FPI réparent significativement plus vite un scratch : 95 % d’aire réparée à H48 vs 34 % chez les BPCO. Les sous nageants d’épithélium FPI induisent un phénotype contractile, sécrétoire, proliférant des fibroblastes. Les patients FPI ont des parois bronchiques aussi épaissies que les patients BPCO.
Conclusion |
Cette étude nous permet de conclure que les épithélia des voies aériennes de BPCO et FPI ne suivent pas les mêmes voies d’activation face à une agression tabagique ou une blessure, laissant supposer des dysfonctions épithéliales bronchiques divergentes.
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Vol 40 - N° 2
P. 142-143 - février 2023 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?