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Cohorte des patients avec mésothéliomes pleuraux malins suivis au CHU de Strasbourg de 2013 à 2022 - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.255 
H.I. Murciano 1, , C. Ponte 2, L. Pabst 1, G. Averous 3, P.E. Falcoz 2, C. Mascaux 1, G. Pamart 1
1 Service de pneumologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 
2 Service de chirurgie thoracique, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 
3 Département de pathologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le mésothéliome pleural malin (MPM) est une maladie rare et agressive (taux de survie à 1 an de 58 % en France [1]), dont la principale cause est liée à une exposition à l’amiante. L’objectif de cette étude est d’analyser les caractéristiques épidémiologiques, les modalités diagnostiques et thérapeutiques des patients pris en charge au sein du CHU de Strasbourg.

Méthodes

Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective et monocentrique sur les patients diagnostiqués entre janvier 2013 et décembre 2022. Le recueil des données cliniques, d’imagerie et d’anatomopathologie s’est fait à partir des dossiers médicaux, enregistrés dans le cadre de la prise en charge médicale.

Résultats

L’étude porte sur 84 patients (60 hommes et 24 femmes). L’âge médian au diagnostic est de 71,2 ans. L’exposition à l’amiante est retrouvée chez 88 % des patients, dont 90 % d’origine professionnelle. Il est retrouvé 79,8 % de mésothéliomes épithélioïdes, 10,7 % de mésothéliomes sarcomatoïdes et 9,5 % de mésothéliomes biphasiques. Le délai médian entre les premiers symptômes et le diagnostic reste de 120jours, notamment dû au délai entre l’apparition des symptômes aspécifiques et la 1re consultation spécialisée (56jours). La chirurgie à visée curative a concerné 9 patients (5 pleurectomies/décortications et 4 pleuro-pneumonectomies). Les taux de survie à 1 an et à 2 ans sont respectivement de 70 % et de 44 %. La survie globale en population générale est de 21,6 mois, dont 23,5 mois pour les type histologique épithélioïde contre 10,3 mois pour les non épithélioïdes. La principale modalité thérapeutique systémique en première ligne est une combinaison de chimiothérapie à base de sels de platine associé au pémetrexed (n=59/70, 84 %) suivie par l’immunothérapie (n=9/70, 13 %). Les taux de contrôle après la première (n=62), la deuxième (n=38) et la troisième ligne de traitement (n=21) sont respectivement de 87 %, 74 % et 67 %. Les médianes de survie sans progression sont de 7,6 mois après la première ligne, de 6,1 mois après une 2e ligne et de 3,5 mois après la 3e ligne. La progression tumorale se fait majoritairement sous la forme d’une récidive locorégionale (75 %). En analyse univariée sur la survie globale, les facteurs de mauvais pronostic sont un âge supérieur à 75 ans (HR=2,02, p=0,007), un état général altéré au diagnostic (PS>2, HR=4,63, p<0,001) et une histologie non épithélioïde (HR=2,25, p=0,031). Il n’est pas noté de différence statistique de survie globale selon le sexe, le stade TNM au diagnostic ou le statut d’expression de BAP-1.

Conclusion

Le MPM reste une maladie rare avec un pronostic défavorable. Les données de survie dans cette étude semblent meilleures comparées aux données épidémiologiques françaises, reflétant le parcours d’un patient dans un centre universitaire avec accès à une prise en charge chirurgicale, à plusieurs lignes de traitement systémiques ou à des essais thérapeutiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 131-132 - janvier 2024 Retour au numéro
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