S'abonner

Intérêt du dosage des marqueurs tumoraux dans le liquide pleural : exemple de l’ACE et CA15-3 - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.293 
B. Terra 1, , R. Laskri 2, F. Atoui 1, A. Gouri 2, R. Yakoubi 1, S. Benharkat 2, F. Kalloufi 1
1 Service de pneumo-phtisiologie, CHU, Annaba, Algérie 
2 Service de biochimie, CHU, Annaba, Algérie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’épanchement pleural liquidien (EPL) peut être l’expression de pathologies multiples dont l’étiologie tumorale demeure la principale préoccupation. En pratique courante, la démarche étiologique à la recherche d’une piste néoplasique repose sur l’utilisation de la cytologie et/ou de la biopsie pleurale. L’étude cytologique reste néanmoins souvent limitée, parfois à l’origine de faux négatifs. Dans ce contexte, l’identification de marqueurs tumoraux au niveau du liquide pleural, tels que le CA15-3 et l’ACE peuvent être, en complément de la cytologie et de la biopsie pleurale, d’un apport certain dans l’orientation diagnostique. L’objectif de la présente étude est d’analyser la corrélation existant entre les marqueurs tumoraux présents dans le liquide pleural et ceux présents dans le sérum ainsi que d’étudier leur association avec les méthodes diagnostiques de référence.

Méthodes

Étude pilote transversale au niveau du service de pneumologie de l’Hôpital universitaire d’Annaba, entre décembre 2022 et mai 2023, portant sur un échantillon de 23 patients présentant un EPL. Les échantillons du liquide pleural et du sang prélevés de façon concomitante ont été analysés au Laboratoire de biochimie du CHU Annaba. Les marqueurs tumoraux (ACE et CA15-3) ont été quantifiés à la fois dans le liquide pleural et dans les échantillons de sérum. Les données sociodémographiques, les manifestations cliniques et paracliniques ainsi que les résultats de la cytologie et de la biopsie pleurales ont été collectés à partir des dossiers médicaux.

Résultats

L’âge moyen de la population étudiée était de 51,57±17,15 ans dont 18 patients fumeurs ou ex-fumeurs. Sept patients présentaient des comorbidités. Quinze patients avaient un liquide pleural exsudatif. La prévalence de l’EPL d’origine maligne a été établie chez 43,5 % de l’effectif étudié (n=10) ; le cancer du sein représentait l’étiologie prédominante suivi du cancer du poumon. Les marqueurs tumoraux présents dans le liquide pleural et le sérum ainsi que le rapport liquide pleural/sérum se sont révélés significativement plus élevés dans les EPL malins que dans les bénins. Par ailleurs, nous avons noté une supériorité de concentration des marqueurs tumoraux dans le liquide pleural comparativement au sérum. La sensibilité de l’ACE pour la détection de la malignité était de l’ordre de 55,6 % dans le liquide pleural et de 77,8 % dans le sérum. Sa spécificité était de 100 % dans le liquide pleural et de 92,9 % dans le sérum. En revanche, le CA15-3 a affiché une sensibilité de 77,8 % et une spécificité de 64,3 % dans le liquide pleural. Lorsque l’ACE pleural et le CA15-3 pleural ont été combinés, leur sensibilité a atteint 85 %, surpassant ainsi celle obtenue en utilisant chacun de ces marqueurs individuellement.

Conclusion

Les résultats de cette étude justifient l’utilisation des marqueurs tumoraux dans la démarche diagnostique des EPL en tant qu’outils diagnostiques supplémentaires. Toutefois, il est impératif de souligner que des investigations complémentaires ainsi que des études à plus grande échelle sont requises pour valider ces constatations et pour établir l’utilité clinique des marqueurs tumoraux dans le diagnostic de l’EPL.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 16 - N° 1

P. 147 - janvier 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Thoracoscopie médicale : apport dans le diagnostic des pathologies pleurales
  • S. Daboussi, A. Naaroura, S. Marzouki, S. Mhamdi, C. Aichaouia, Z. Moetamri
| Article suivant Article suivant
  • Numération formule sanguine et caractère progressif des pneumopathies interstitielles diffuses : quel lien ?
  • W. Jelassi, A. Hedhli, N. Khezami, K. Euchi, S. Cheikhrouhou, Y. Ouachi, S. Toujani, M. Mjid, B. Dhahri

Déjà abonné à cette revue ?