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Apport des cryobiopsies pulmonaires transbronchiques dans le bilan d’une pneumopathie infiltrante diffuse chez les femmes - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.311 
S. Dirou 1, , C. Menigoz 1, A. Moui 1, C. Sagan 2, F. Corne 1, 3, C. Defrance 4, R. Liberge 4, O. Morla 4, V. Patarin 4, C. Kandel-Aznar 2, J.P. Clarke 1, 5, A. Cavailles 1, L. Cellerin 1, F.-X. Blanc 1
1 Service de pneumologie, institut du thorax, CHU de Nantes, Nantes université, Nantes, France 
2 Service d’anatomopathologie, CHU de Nantes, Nantes université, Nantes, France 
3 Consultation de pneumologie, clinique Jules-Verne, Nantes, France 
4 Service d’imagerie médicale, CHU de Nantes, Nantes université, Nantes, France 
5 Consultation de pneumologie, clinique ELSAN santé atlantique, Saint-Herblain, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La répartition des diagnostics au sein des pneumopathies infiltrantes diffuses (PID) diffère selon le sexe des patients. Alors que la fibrose pulmonaire idiopathique reste le diagnostic prédominant chez les hommes, les PID chez les femmes sont majoritairement associées aux connectivites ou sont des pneumopathies d’hypersensibilité (PHS). Le plus souvent, et notamment en cas de connectivite connue, le contexte radioclinique suffit à poser le diagnostic de la PID. Cependant, dans certains cas, une histologie pulmonaire est nécessaire dans la démarche étiologique. Or, la distribution des diagnostics finaux retenus en discussion multidisciplinaire (DMD) après biopsie pulmonaire, et en particulier par cryobiopsie pulmonaire transbronchique, est jusqu’à présent peu rapportée.

Méthodes

Dans cette étude observationnelle rétrospective portant sur une cohorte de patients ayant bénéficié de cryobiopsies pulmonaires transbronchiques dans le cadre d’un bilan de PID entre décembre 2015 et août 2023, nous avons spécifiquement analysé les données cliniques, fonctionnelles, tomodensitométriques et histologiques retrouvées chez les femmes.

Résultats

Parmi les 110 patients de la cohorte, 41 (37 %) étaient des femmes, d’âge médian 72 ans [écart interquartile : 63–75]. La CVF et la DLCO médianes étaient respectivement mesurées à 89 % [79–101] et 61 % [45–71] de la théorique. Les patterns scanographiques incompatibles avec une pneumopathie interstitielle commune (PIC) (8 patientes biopsiées avant la nouvelle classification ATS/ERS/JRS/ALAT de 2018), évocateurs d’un autre diagnostic que PIC (11 cas) et indéterminés pour une PIC (8 cas), étaient les plus fréquents. Le pattern histologique évoquait un diagnostic autre que celui de PIC dans 61 % des cas. Au final, le diagnostic le plus fréquemment retenu chez les femmes après une DMD incluant le résultat des cryobiopsies pulmonaires était celui de PHS (n=14, 34 %). Toutefois, le diagnostic de FPI n’était pas rare, puisque finalement retenu chez 22 % des patientes, alors que deux tiers d’entre elles n’étaient pas fumeuses et leur pattern radiologique évoquait une PIC dans seulement 4 cas. En comparaison avec la population masculine de la cohorte, la rentabilité diagnostique était meilleure chez les femmes, puisqu’un diagnostic était posé dans 90 % des cas contre 74 % chez les hommes (p=0,038). Le taux de complications liées aux cryobiopsies était comparable dans les 2 sexes (p=0,38). La proportion de pneumothorax drainés était de 10 % chez les femmes et de 7 % chez les hommes (p=0,72). Il n’existait pas de différence en termes de saignement significatif, noté chez 27 % des femmes et 23 % des hommes (p=0,67).

Conclusion

Les cryobiopsies pulmonaires transbronchiques permettent d’établir un diagnostic étiologique de PID dans 90 % des cas chez les femmes, avec une proportion non négligeable de FPI qui n’auraient pas été retenues sans cet examen. Ce geste diagnostique ne s’accompagne pas de plus de complications chez les femmes que chez les hommes, le rendant particulièrement intéressant, puisque la santé respiratoire des femmes est une problématique croissante et que la différence de sexe peut avoir un réel impact dans la démarche diagnostique des PID.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 156 - janvier 2024 Retour au numéro
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