Étude de l’acide alpha-linoléique dans la bronchopneumopathie chronique obstructive : quel rôle avec la sévérité de la maladie ? - 09/01/24

Le défaut de résolution de l’inflammation représente un élément clé de la physiopathologie de la bronchopneumopathie obstructive (BPCO). L’acide alpha-linoléique (ALA) est un acide gras polyinsaturé (AGPI) dont l’apport est exclusivement exogène qui sert de substrat pour la synthèse des médiateurs lipidiques de l’inflammation. Des études antérieures ont mis en évidence le rôle protecteur de cet AGPI dans les pathologies cardiovasculaires. Cependant, ils n’existent pas de données quant au rôle de cet acide dans la BPCO. L’objectif de notre étude était d’analyser le taux de l’ALA chez les patients atteints de BPCO et d’étudier son association avec la sévérité de la maladie.

Nous avons mené une étude prospective, au service de pneumologie-allergologie de l’hôpital La Rabta entre mars et septembre 2022, incluant 40 patients de sexe masculin, atteints d’une BPCO confirmée et à l’état stable. Les patients souffrant d’une maladie respiratoire associée à la BPCO et/ou recevant un traitement immunosuppresseur ont été exclus. Les patients ont été interrogés et examinés. La sévérité de la maladie a été évaluée selon l’outil ABCD de la Global Initiative on Obstructive Lung Disease 2022 (GOLD). Des prélèvements sanguins comportant le dosage de l’acide alpha-linoléique et de la protéine C-réactive (CRP), ainsi qu’une spirométrie forcée ont été réalisés.

L’âge moyen était de 64±8 ans. La BPCO était classée stade 3 dans 17 % des cas et au stade 4 dans 17 % des cas. Selon l’outil d’évaluation ABCD, les patients étaient classés : GOLDÀ dans 5 % des cas, GOLD B dans 55 % des cas, GOLD C dans 20 % des cas et GOLD D dans 20 % des cas. La médiane était de 595 964ng/mL (262 563ng/mL–1 113 355ng/mL) avec des extrêmes allant de 41 188 à 1 780 382ng/mL. Une corrélation significativement négative a été notée entre l’ALA et le VEMS (r=−0,335, p=0,035) et la CRP (p=0,01). Aucune corrélation n’a été trouvée entre l’ALA et le nombre d’exacerbations aiguës de BPCO (Fig. 1).

Notre étude a mis en évidence une association significative entre le taux sanguine de l’ALA et l’obstruction bronchique. Ces données suggèrent l’implication de cet AGPI dans la sévérité de la maladie. Des études à plus grandes échelles sont nécessaires afin de confirmer ces constations.