Profil spirométrique en fonction de l’indice de masse corporelle : enquête chez une population tunisienne active - 09/01/24

La recherche de liens entre le poids et la fonction mécanique ventilatoire a fait l’objet de plusieurs études. Elles ont prouvé que l’obésité est incriminée dans la genèse et l’aggravation de plusieurs affections respiratoires. L’étude des capacités respiratoires en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) notamment chez la population active s’avère utile dans la prévention ainsi que dans la détermination de l’aptitude au travail. Notre étude a comme objectif d’étudier le profil spirométrique en fonction de l’IMC des travailleurs consultant en médecine du travail pour une symptomatologie respiratoire.

Étude descriptive rétrospective ayant intéressée les travailleurs adressés à la consultation de pathologie professionnelle de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis pour un avis médical d’aptitude au travail devant une symptomatologie respiratoire, durant la période allant du 1^er janvier 2018 au 31 décembre 2022. La mesure de la taille est du poids était réalisée au début de la consultation. Un spiromètre portable était utilisé.

Durant la période d’étude, nous avons inclus 163 patients. L’âge moyen était de 46±9,3 ans avec un sex-ratio de 1. Le secteur d’activité le plus représenté était celui de l’industrie textile (18,4 %). Le poste du travail le plus représenté était celui d’ouvrier non qualifié dans 61,3 % des cas. Une pathologie respiratoire chronique était observée chez 66,2 % des patients dont 41,7 % étaient asthmatiques. La symptomatologie respiratoire était faite de dyspnée sifflante et de toux sèche dans 13,9 % et 10,8 % des cas respectivement. L’IMC moyen était de 27,58±4,8. Une obésité était révélée chez 34,3 % des salariés. Un surpoids était noté chez 33,9 % des cas. Une spirométrie était réalisée chez tous les patients, montrant un profil spirométrique normal dans 65,6 % des cas. Le volume expiratoire à la première seconde (VEMS) moyen était de 2,6±0,9 litres. Cette moyenne était plus basse chez les salariés en surpoids ou obèses sans avoir une liaison statistique significative (p=0,23). Un trouble ventilatoire obstructif (TVO) était observé chez 27 % des salariés avec une réversibilité après bronchodilatateurs dans 30,8 % des cas. Le TVO était sévère dans 23,4 % des cas, modéré dans 51,1 % des cas et léger dans 25,5 % des cas. La présence d’un surpoids ou d’une obésité était liée statistiquement à un TVO plus sévère (p=0,045). Trente et un pour cent des salariés étaient déclarés apte à poursuivre leur activité professionnelle habituelle. Des règles hygiénodiététiques étaient préconisées chez 34,4 % des travailleurs.

La prévalence de l’obésité et du surpoids est considérable auprès des travailleurs. L’excès de poids est pourvoyeur d’un TVO sévère dans notre population.