Déterminants de l’inquiétude des patients avant la réalisation des explorations fonctionnelles respiratoires - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
De nombreux patients appréhendent la réalisation des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR). L’objectif de ce travail était de mieux comprendre ce qui sous-tend cette inquiétude.
Méthodes |
Étude prospective, non interventionnelle, bicentrique : CHU Avicenne (Bobigny) et Jean-Verdier (Bondy), de juin à août 2023. Un auto-questionnaire a été proposé à tous les patients consécutifs correspondant aux critères d’inclusion : âge>18 ans, ayant déjà fait des EFR dans une cabine de pléthysmographie, capable de répondre en autonomie. Le questionnaire évaluait sur échelle graduée (0–10) l’intensité de l’inquiétude avant EFR, l’inquiétude face à d’autres examens complémentaires (gaz du sang, fibroscopie bronchique, IRM), les symptômes respiratoires, les symptômes d’anxiété et de dépression (échelle HADS). Les données démographiques et fonctionnelles ont également été collectées.
Résultats |
Deux cent deux patients ont été inclus (43 % de femmes), d’âge moyen 60,2±14,4 ans. Soixante-quatorze pour cent étaient porteurs de pneumopathie interstitielle diffuse (PID), 8 % d’une BPCO, 7 % d’asthme et 11 % d’autres pathologies. Ils avaient déjà réalisé 5 [2–11] EFR pendant un suivi médian de 5 ans [3–9] ans. Cent six patients (52,5 %) présentaient une inquiétude avant EFR (groupe GI), d’intensité médiane 4 [2–5]. Les principales causes d’inquiétude avant EFR étaient : peur d’une mauvaise exécution (52% des patients du groupe GI), peur des résultats (47 %), peur de l’occlusion (41 %) et peur des conséquences de l’EFR (examen générant de la dyspnée [40 %], de la fatigue [37 %], de la toux [36 %]). Les facteurs statistiquement associés à l’expression d’une inquiétude avant EFR étaient: sexe féminin (66% des femmes appartenaient au groupe GI vs 43% des hommes; p=0,0012), présence d’un asthme (72 % vs 50 % ; p=0,037), majoration de la dyspnée depuis la dernière venue (71 % vs 49 % ; p=0,014), intensité de la dyspnée (échelle mMRC) (p=0,047), présence de symptômes d’anxiété (HADS-A≥11) (74 % vs 47 % ; p=0,0013), VEMS en-deçà de la limite inférieure de la normale (60 % vs 46 % ; p=0,043), inquiétude d’autres examens complémentaires (p<0,001). En revanche, l’intensité de l’inquiétude avant EFR était faiblement corrélée à celle face à d’autres examens complémentaires (r entre 0,25 et 0,42), au score HADS total (r=0,34) ou aux composantes HADS-A (r=0,31) et HADS-D (r=0,25). En analyse multivariée, les facteurs prédictifs d’appartenir au groupe GI étaient le sexe féminin (OR=2,13 [1,16–3,95] ; p=0,004) et un HADS-A≥11 (OR=2,62 [1,22–5,92] ; p=0,016). Les profils d’inquiétude de certains sous-groupes ont été étudiés. En comparaison à l’ensemble du groupe GI, les patients avec HADS-A≥11 décrivaient une peur de la cabine de pléthysmographie plus intense, alors que les patients avec HADS-D≥11 étaient plus intensément inquiétés par la fatigue générée par les EFR. Parmi les patients avec mMRC≥3, les descripteurs avec des intensités plus élevées que l’ensemble du groupe GI étaient la peur de l’occlusion et la peur des conséquences de l’EFR (dyspnée, toux et fatigue).
Conclusion |
Ces résultats permettent de mieux comprendre les déterminants d’une inquiétude avant EFR et pourraient contribuer à la mise en œuvre d’actions de réassurance ciblées.
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Vol 16 - N° 1
P. 220-221 - janvier 2024 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?