La réinfection par le SARS-COV-2 a été signalée dans le monde entier depuis août 2020, alors qu’on pensait que les personnes rétablies du COVID-19 génèrent une réponse immunitaire robuste et développent une immunité protectrice. Le personnel soignant représente le corps professionnel le plus exposé à cette infection.
Étude rétrospective menée auprès des personnels de santé du CHU Ibn Al Jazzar Kairouan atteints par la COVID-19 et suivis au service de médecine de travail et pathologies professionnelles durant une période de 8 mois s’étalant entre le 1er janvier 2022 et le 31 août 2022.
Notre étude a inclus 217 personnels de santé (PS). Notre population d’étude était majoritairement féminine avec sex-ratio (H/F) de 0,23. La moyenne d’âge était de 41ans. Parmi les participants dans notre étude, 178 PS (82 %) avaient au moins une comorbidité. Les antécédents médicaux le plus retrouvés étaient l’hypertension artérielle (15,2 %), le diabète (14,8) et l’asthme (11,1). Plus qu’un quart de notre population était fumeur de cigarettes. La majorité du PS aux antécédents d’infection COVID était réinfectée une seule fois (n=105, 82,9 %). Les facteurs associés à l’immunité naturelle due à une infection précédente étaient le surpoids et l’obésité (p=0,001) et la présence d’antécédents médicamenteux (p=0,020) notamment l’HTA (p=0,043). Concernant la vaccination, la réception d’une seule dose vaccinale était associée significativement et positivement à une infection antérieure alors que le nombre de doses vaccinales supérieur était associée significativement et négativement (p=0,001). Un délai de dernière dose dépassant les 3 mois était associé à la réinfection. Après l’analyse multivariée, Les variables ayant un effet positif et significatif sur la réinfection étaient : l’âge (β=0,39, p=0,043) ; les antécédents d’HTA (β=0,17, p=0,031) ; le surpoids et obésité (β=0,19 ; p=0,01) ; les variables ayant un effet négatif et significatif sur la réinfection étaient : l’ancienneté professionnelle (β=–0,63, p=0,001) ; la 3e dose du vaccin (β=–0,24, p=0,003).
Le personnel de santé reste parmi les populations les plus à risque d’exposition à cette infection. Par conséquent l’accent doit être mis sur l’éducation et la formation continue du PS.
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Publié par Elsevier Masson SAS.