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Une étude rétrospective multicentrique de vraie vie des patients traités chirurgicalement pour un cancer bronchique localisé muté EGFR - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.556 
L. Pabst 1, 2, , J. Dumont 1, A. Cossart 1, B. Mennecier 1, D. Debieuvre 3, JP. Oster 4, G. Pamart 1, C. Matau 1, E. Pencreach 2, 5, M. Beau-Faller 2, 5, C. Mascaux 1, 2
1 Service de pneumologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 
2 French National Institute of Health and Medical Research (Inserm), UMR 1260, Regenerative Nanomedicine (RNM), université de Strasbourg, Strasbourg, France 
3 Service de pneumologie, centre hospitalier Emile-Muller, Mulhouse, France 
4 Service de pneumologie, hôpitaux civils de Colmar, Colmar, France 
5 Laboratoire de biochimie et de biologie moléculaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les mutations d’EGFR (récepteur de facteur de croissance épidermique) sont les deuxièmes plus fréquentes (10–12 %) dans les carcinomes bronchiques non à petites cellules (CBNPC). Si l’impact positif de la présence d’une mutation d’EGFR sur la survie est démontré au stade métastatique avec l’utilisation des inhibiteurs de tyrosine kinase, son rôle reste plus discuté pour les formes localisées pour lesquelles la chirurgie reste la stratégie thérapeutique de référence. L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact pronostique en termes de survie sans progression (SSP) et survie globale (SG) de la mutation du gène d’EGFR et des caractéristiques associées.

Méthodes

Pour cette étude rétrospective multicentrique, tous les patients atteints d’un CBNPC localisé muté EGFR et traités par chirurgie à visée curative entre janvier 2015 et décembre 2022 au sein des centres hospitaliers d’Alsace (CHU de Strasbourg et les CHG de Colmar et Mulhouse) ont été inclus. Les données sociodémographiques, cliniques, les caractéristiques de la tumeur, le statut PD-L1 et le type de mutation d’EGFR ont été analysés.

Résultats

Au total, 105 patients ont été inclus dont 98 % d’adénocarcinome, 56,2 % de patients non-fumeurs et 92,2 % de patients de PS1,45,7 % des mutations d’EGFR sont des délétions de l’exon 19 et 31,4 % des mutations L858R de l’exon 21. La SSP médiane est de 21,9 mois et la SG médiane de 119,5 mois. Les taux de SSP à 1 an, 2ans, 3ans et 5ans sont respectivement de 86,8 %, 42,1 %, 31,6 % et 7,9 %. Les taux de SG quant à eux sont de 96,7 %, 91,4 %, 88,1 % et 81,2 % à 1 an, 2ans, 3ans et 5ans, respectivement. Le type de mutation d’EGFR n’a pas d’impact sur la SSP (p=0,832) ni sur la SG (p=0,3784). Un stade précoce (I vs II–IIIA) est associé à une meilleure SG (p=0,034) mais sans impact sur la SSP (p=0,1902). Le statut tabagique ne semble pas influencer la SSP (p=0,8101) ni la SG (p=0,1477). Parmi les 38 patients ayant récidivé, la SSP après mise en place d’un traitement est de 11,4 mois et la SG de 85,7 mois.

Conclusion

Dans cette étude en vie réelle des patients avec un CBNPC opérés muté pour EGFR, les taux de SG sont comparables à ceux de la littérature, les taux de SSP sont quant à eux inférieurs ce qui peut s’expliquer par des données immatures du fait d’inclusions récentes. Une étude avec davantage de recul et un effectif plus important apparaît nécessaire pour préciser ces résultats.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 267 - janvier 2024 Retour au numéro
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