S'abonner

Place de la médecine complémentaire et alternative dans les pratiques de soins des patients CNPC stade avancé - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.565 
N. Meftah , N. Balloumi, M. Bougacha, L. Ben Hmida, C. Habouria, I. Bachouch, F. Chermiti, S. Feniche
 Hôpital A. Mami des maladies thoraciques, Pavillon 4, Ariana, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’utilisation de thérapies complémentaires aux traitements conventionnels est largement répandue chez les patients cancéreux. Dans l’espoir d’une meilleure qualité de vie ou pour des buts de soins, le recours à de tels remèdes non contrôlés est risqué d’éventuels effets indésirables et d’interactions possibles avec le traitement conventionnel.

Méthodes

Le but de notre étude est d’évaluer la prévalence et les facteurs prédictifs de l’utilisation de médecine complémentaire et alternative (MAC) et de répertorier les différents types et les motifs de recours aux médecines complémentaires chez les patients suivis pour CNPC stade avancé sous chimiothérapie.

Il s’agit d’une étude transversale durant une période de 05 mois de janvier au mai 2022 faite via un questionnaire anonyme comprenant des items épidémiologiques, cliniques, et des questions sur la médecine complémentaire : type, date de début, motif…

Résultats

Chez 150 patients hommes inclus dans l’étude la prévalence globale de l’utilisation de MAC était de 56,7 %. L’âge moyen des patients utilisateurs de MAC est de 62,8ans. Le tabagisme était un facteur significatif aux recours aux MAC (p=0,028). Un niveau de scolarité bas de même qu’un niveau d’étude universitaire étaient des facteurs prédisposant aux recours aux MAC (p=0,049). La durée moyenne de symptômes était plus longue chez les utilisateurs de MAC (79jours contre 57jours pour les non utilisateurs) mais sans différence significative. Alors que la découverte fortuite du CNPC était un facteur significatif aux recours aux MAC (p=0,04). Les délais de confirmation du cancer et les délais de début du traitement conventionnel étaient plus langue chez les patients utilisateurs de MAC mais sans différence significative avec le groupe de patients non utilisateurs. La présence de douleurs de douleurs abdominales était le seul signe ayant une corrélation significative aux recours aux MAC (p=0,02). La phytothérapie était la pratique complémentaire la plus couramment utilisée chez 60 malades (62 %) dont 15 % d’eux l’avaient associé avec des produits de nature animale. Les herbes rationnelles les plus utilisées étaient les graines de Nigelle dans 23 % des cas, la Drimia Martime dans 20 % des cas et la Graviola dans 16 % des cas. Le miel vient au 1er rang tant que produit animal largement consommé chez 58 % des utilisateurs suivi du lait de chamelle 24 % des cas et la chair de hérisson dans 18 % des utilisateurs. L’entourage du patient (famille ou ami) les ont incités à utiliser les MAC dans 56 % des cas suivi de l’internet qui était une source d’information chez 11 % des patients utilisateurs. Les raisons motivant le recours à une pratique ou une thérapie non conventionnelle étaient dominées par une vertu anti-tumorale recherchée par 36 patients soit 42,3 % parmi les pratiquants. D’autres raisons comme le bien-être général ou une lutte contre l’anxiété étaient déclarées par 7 patients pour chacune (8,2 %). La raison était un remède à des symptômes comme l’asthénie chez 9 patients (10,5 %), la douleur chez 10 patients (11,7 %), les nausées chez 2 patients (2,3 %), le manque d’appétit chez 9 malades (10,5 %), l’insomnie chez deux patients (2,3 %).

Conclusion

Les recours aux MAC constitue au patient un choix libre parallèle aux soins conventionnel. Cette automédication non scientifiquement prouvée est utilisée d’une façon abusive et non contrôlée, démasque ainsi le manque dans la communication avec le cadre médical et renforce la théorie d’une prise en charge holistique globale du patient surtout en soins palliatifs.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 16 - N° 1

P. 273-274 - janvier 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Facteurs prédictifs des complications hématologiques liées à la chimiothérapie chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire
  • I. El Whadhane, R. Khemakhem, R. Gargouri, N. Kallel, N. Moussa, W. Feki, S. Msaad, I. Yangui, H. Ayadi, N. Bahloul, S. Kammoun
| Article suivant Article suivant
  • Risque cardiovasculaire associé à l’insomnie comorbide chez les patients apnéiques
  • M. Hein, B. Wacquier, J.-P. Lanquart, G. Loas

Déjà abonné à cette revue ?