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Anxiété, dépression et sévérité du SAOS - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.569 
K. Bougharnout , S. Chaibi, F. Keriou, A. Moumeni, C. Mahdaoui
 Service de pneumo-phtisiologie, centre hospitalo-universitaire, Sétif, Algérie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’apnée obstructive du sommeil (SAOS) et les troubles dépressifs sont des maladies courantes chez les adultes et ils partagent en commun de nombreux symptômes cliniques, notamment la fatigue, le manque de concentration et les troubles des fonctions cognitives. Bien que les relations entre le SAOS et la dépression ou les troubles cognitifs/démence soient de plus en plus reconnues comme un problème sérieux de santé publique, la compréhension des mécanismes qui sous-tendent ces associations reste mal élucidée. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’association entre les symptômes anxieux et dépressifs et la sévérité du SAOS.

Méthodes

Étude réalisée dans notre service, sur une série de 204 patients (133 hommes et 71 femmes) présentant un SAOS, durant la période allant du mois d’août 2016 jusqu’au mois de mars 2023. La sévérité du SAOS a été évaluée en se basant sur l’index d’apnées hypopnées (IAH) en définissant un SAOS léger (5IAH<15), modéré (15IAH<30) et sévère (IAH30/heure). La sévérité de de la dépression a été évaluée par l’échelle « Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS) ».

Résultats

La moyenne d’âge était de 56ans avec des limites comprises entre 38 et 81ans, Le sex-ratio était de 1,87, le BMI moyen était de 32kg/m2, l’IAH moyen était de 26/H, 6 % de la population étudiée avaient des antécédents psychiatriques avant le diagnostic de SAOS. La prévalence de la dépression et de l’anxiété était respectivement de 18 % (26H/10F) et 26 %, Le score moyen de la dépression était de 9, Une dépression d’intensité modérée a été observée chez 24 malades alors que la forme sévère a été constatée chez 03 patients. Les patients dépressifs souffrant de SAOS avaient plus de complications coronariennes (72 %), de diabète (69 %). Parmi les cas dépressifs, seuls 4 patients avaient une bonne adhésion à leur CPAP. 55 % des patients dépressifs ont connu au moins une hospitalisation par an.

Conclusion

Le SAOS et les troubles dépressifs partagent plusieurs mécanismes physiopathologiques communs, notamment l’augmentation de l’activité de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, l’inflammation chronique de bas grade et le stress oxydatif. Ils peuvent ainsi s’influencer et s’exacerber mutuellement, augmentant la gravité des deux troubles, entraînant un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et métaboliques et entraînant de plus grandes difficultés thérapeutiques. Les cliniciens doivent être conscients de cette association significative et doivent s’efforcer de traiter les deux affections dans un cadre de concertation pluridisciplinaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 275 - janvier 2024 Retour au numéro
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