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Est-il important de phénotyper les patients recevant une VNI à domicile ? Analyse des résultats des premiers 2052 patients inclus dans la Cohorte ANTADIR-GAVO2 - 09/01/24

Doi : 10.1016/j.rmra.2023.11.055 
C. Rabec 1, 2, , A. Cuvelier 3, P. Cervantes 2, C. Morelot 4, M. Georges 1, M. Patout 4, S. Pontier 5, M. Mercy 6, A. Guillaumot 7, A. Prigent 8, F. Gagnadoux 9, C. Perrin 10, F. Lavergne 11, A. Mallart 12, L. Grassion 13, R. Kessler 14, F. Claude 15, L. Goubert 16, S. Jaffre 17, H. Prigent 18, A. Perel 19, Y. Duval 20, K. Sedkaoui 5, F. Chabot 7, C. Llontop 4, A. Berrier 1, J. Delrieu 2, L. Mba 2, J.F. Muir 2, B. Melloni 2, 21, J. Gonzalez 4
1 Service de pneumologie et soins intensifs respiratoires, CHU Dijon, Dijon, France 
2 Fédération Antadir, Paris, France 
3 Service de Pneumologie, Oncologie Thoracique et Soins Intensifs Respiratoires, UPRES EA3830, CHU Rouen, Rouen, France 
4 Service de pneumologie et réanimation, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris, France 
5 Service de pneumologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France 
6 Service de pneumologie, hôpitaux Privés, Metz, France 
7 Service de pneumologie, CHU de Nancy, France 
8 Service de pneumologie, polyclinique St Laurent, Rennes, France 
9 Service de pneumologie, CHU d’Angers, Angers, France 
10 Service de Pneumologie, CH Princesse Grace, Monte-Carlo, Monaco 
11 Service de pneumologie Clinique Rist, Paris, France 
12 Service de pneumologie, CHU de Lille, Lille, France 
13 Service de pneumologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France 
14 Service de pneumologie, Hôpitaux Universitaires, Strasbourg, France 
15 Service de pneumologie, CHU e Besançon, France 
16 Service de pneumologie, CH Le Havre, Le Havre, France 
17 Service de pneumologie, CHU de Nantes, Nantes, France 
18 Service d’explorations fonctionnelles, hôpital Poincaré, APHP, Paris, France 
19 Service de pneumologie, CH Libourne, Libourne, France 
20 Service de pneumologie, CH Cannes, France 
21 Service de pneumologie, CHU de Limoges, Limoges, France 

Auteur correspondant.

Résumé

L’efficacité clinique de la ventilation non invasive de longue durée (VNILD) est à ce jour démontrée. Or la VNILD s’applique à des pathologies différentes et hétérogènes en termes de physiopathologie, de mécanique ventilatoire et d’évolution. La cohorte ANTADIR-GAVO2 a comme objectif d’analyser prospectivement les données des patients relevant d’une VNILD en France. L’objectif de cette étude est de recenser les spécificités des patients selon les différentes étiologies d’insuffisance respiratoire chronique (IRC).

Méthodes

Étude multicentrique prospective et observationnelle. L’étiologie de l’IRC, les données démographiques, comorbidités, gaz du sang, fonction respiratoire, type de ventilateur, mode et paramètres ventilatoires et interfaces, les circonstances, lieu et motif de mise en route ont été analysés.

Résultats

De mai 2015 à janvier 2019, 2052 patients (54% hommes, âge 66 (58–74), IMC 26 (21–34)) ont été inclus dans 20 centres. Les étiologies principales sont: BPCO (32%) sclérose latérale amyotrophique (SLA, 37%), syndrome obésité hypoventilation (SOH 27%), myopathies (4,3%). Le profil démographique, fonctionnel et des gaz du sang des différences étiologies au moment de la décision de la VNILD est montré dans le tableau 1. Les comorbidités les plus fréquentes sont: cardio-vasculaires dans 57% des cas (HTA 13%), 43% métaboliques (diabète 19,4%) et un tabagisme actuel ou ancien chez 53% des patients. Elles sont plus fréquentes chez les SOH et les BPCO (p<0,001%) qui sont davantage obèses (p<0,001). 56% des patients sont ventilés avec un ventilateur niveau 1. Un ventilateur niveau 2 est plus fréquemment utilisé dans les myopathies et la SLA (p<0,01). Un masque facial est utilisé chez 84% des patients sans différence entre les étiologies. 99,8% des patients sont ventilés en mode barométrique et 98,5% par un circuit à fuite. 71% de patients sont ventilés en mode ST. Le mode S est plus significativement appliqué chez les BPCO et l’hybride chez les SOH (p<0,001). Chez 56% des patients la VNI est introduite à l’état stable sans différences entre les étiologies. Une hypercapnie aux GDS est le motif plus fréquent de mise en route à l’état stable (56%), mais la présence de symptômes était le principal motif chez les SLA (42%, p<0,03). L’AI, EPAP et la fréquence de sécurité sont respectivement 10 (8–12) cmH2O, 6 (5–8) cm H20 et 14 (14–16) c/min, avec une AI et une PEP significativement plus élevée chez les BPCO et SOH (p<0,003) (Tableau 1).

Conclusion

Cette étude reflète les pratiques de la VNILD en France. Elle montre des différences importantes de profil entre les patients insuffisants respiratoires nécessitant la même technique de support ventilatoire. Cela souligne l’intérêt de tenir compte de phénotype des patients afin d’optimiser leur prise en charge.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2023  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 16 - N° 1

P. 34 - janvier 2024 Retour au numéro
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