La pneumonectomie dans la prise en charge du cancer du poumon en France en 2020 – analyse des données de la cohorte KBP-2020-CPHG - 12/01/25
, A. Bizieux-Thaminy 2, B. Godbert 3, P.-A. Renault 4, P. Brun 5, S. Martinez 6, P. Demontrond 7, F. Bigot 8, L. Stoven 9, C. Lefoll 10, D. Renault 11, P. Slaouti 12, C. Perrin 13, A.-S. Blanchet-Legens 14, F. Christiann 15, F. Meniai 16, V. Pante 17, D. Nunes 18, S. Couraud 19Résumé |
Introduction |
La chirurgie est la pierre angulaire de la prise en charge du cancer du poumon, dans les stades précoces. Le recours à la pneumonectomie (PN) a diminué ces 20 dernières années. Nous décrivons à partir des données de l’étude KBP-2020-CPHG, les caractéristiques cliniques et les traitements reçus des patients bénéficiant d’une PN (PN+) et comparons leur survie à 3 ans à celle des patients sans PN (PN−).
Méthodes |
KBP-2020-CPHG est une étude de vraie-vie prospective qui a inclus dans 81 centres hospitaliers en France, 8,491 patients avec un cancer bronchique primitif (CBP) diagnostiqué en 2020, et pour lesquels une première ligne de traitement était renseignée. Les caractéristiques de ces patients et de leur tumeur ont été préalablement décrites [1]. Afin de comparer la survie globale (SG) des patients PN+ vs PN−, un appariement PN+ : PN− de ratio 1 :5 a été réalisé sur l’histologie (adénocarcinome/épidermoïde/autre), le stade TNM (T1a-c/T2a-b et N) et l’âge chez les CBNPC, non carcinoïde, de stade II ou III avec TNM complet. La SG est mesurée par la méthode de Kaplan Meier.
Résultats |
Au total, 1654 patients ont bénéficié d’une chirurgie curative parmi eux, 84, 62 hommes et 22 femmes, soit 1 % de la cohorte KBP-2020 et 5,1 % des patients avec chirurgie, ont subi une PN. L’âge moyen est de 64,6 ans. Les caractéristiques cliniques et tumorales de ces patients sont décrites dans le Tableau 1. Il est noté une prédominance de carcinome épidermoïde (52,4 %), de stade localement avancé (69,1 %) et de score PD-L1>1 % (62,8 %). Cependant, 3 patients étaient métastatiques, dont 2 localisations pulmonaires.
Concernant les traitements, 57 patients (67,9 %) ont reçu une chimiothérapie (CT) dont 36 adjuvante, 10 néoadjuvante, et 3 péri-adjuvante. 9 patients (10,7 %) ont reçu une radiothérapie (RT) thoracique, 6 patients ont reçu une immunothérapie et 2 patients une thérapie ciblée.
La survie globale à 3 ans des patients PN+ est de 60,4 % [50,7–71,9] et la survie à 3 mois est 94,0 % [89,1–99,2]. Un total de 66 patients PN+ a pu être apparié avec chacun 5 patients PN−. Il n’a pas été noté de différence significative en SG (Test du log-rank=0,1).
Conclusion |
La PN reste une option chirurgicale mais son indication est de plus en plus restreinte dans le traitement du CBP. La CT et la CT-IO néo-adjuvante permettent une chirurgie plus conservatrice et les techniques de chirurgie mini-invasive, offrent des options moins traumatisantes pour le patient. Une approche multimodale est toujours nécessaire.
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Vol 17 - N° 1
P. 114-115 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


