ReApulM : état des lieux des stratégies de définition du statut réanimatoire des patients atteints d’une néoplasie pulmonaire métastatique à l’échelle nationale - 12/01/25
, C. Lambert 2, P. Merle 1, F. Thouy 3, A.C. Toffart 4, A. Douge 5Résumé |
Introduction |
L’amélioration de la survie et de la qualité de vie des patients atteints de cancer du poumon métastatique a conduit à une augmentation des situations nécessitant une admission en unité de soins intensifs (USI). Établir des critères appropriés pour l’admission en USI et la limitation et arrêts des thérapeutiques actives (LATA) de ces patients demeure un défi.
Méthodes |
Une enquête nationale prospective multicentrique a été menée d’août à novembre 2023 auprès de médecins spécialistes en oncologie, en soins intensifs, en pneumologie et dans les services d’urgence de France. Les participants ont répondu à des cas cliniques fictifs basés sur des situations réelles représentant trois patients atteints d’un cancer du poumon métastatique, chacun avec trois situations d’urgence, soit un total de neuf situations cliniques. Ils devaient choisir parmi cinq niveaux prédéfinis d’intensité des soins intensifs et fournir les raisons de leur choix. L’enquête visait à décrire le processus de prise de décision médicale concernant l’intensité des soins chez ces patients et à identifier des associations selon les caractéristiques des médecins, les caractéristiques de la néoplasie sous-jacente et les situations d’urgence appliquées.
Résultats |
Au total, 305 médecins ont participé, principalement des services d’oncologie (33,8 %) et de soins intensifs (56,4 %). La plupart des répondants ont opté pour des soins de haute intensité, y compris la réanimation d’attente. Cependant, nous avons observé une hétérogénéité de réponses, notamment pour des cas complexes tels que le cancer du poumon à petites cellules et l’obstruction tumorale. En cas de neutropénie fébrile, une admission en USI (sans limitation ou d’attente) a été proposée pour 88 %, 81 % et 64 % des patients atteints de CBNPC ; en première ou deuxième ligne, et de patients atteints de CBPC en première ligne, respectivement. À l’inverse, en cas d’obstruction tumorale, l’USI a été proposée pour 44 %, 32 % et 23 % des patients atteints de CBNPC ; en première ou deuxième ligne, et de patients atteints de CBPC en première ligne, respectivement. Les variables utilisées dans le processus de décision étaient l’état général du patient (63,5 %), la réversibilité de la complication (60,9 %), et le statut de réponse au traitement (39,6 %). Les propositions des oncologues et des réanimateurs étaient souvent similaires, et se différenciaient plus nettement de celles des médecins urgentistes (Fig. 1).
Conclusion |
Notre enquête nationale concernant neuf situations cliniques révèle des progrès dans l’intensité du niveau de soins appliqués pour les patients atteints de cancer du poumon métastatique avec défaillance d’organe, correspondant aux progrès de ces dernières années dans les traitements oncologiques et dans les techniques réanimatoires. Elle montre une similitude dans l’intensité des soins proposés par les oncologues et les réanimateurs avec des différences plus marquées par rapport aux médecins urgentistes. Cela souligne l’importance de protocoles standardisés, de réunions multidisciplinaires, et de formations médicales dans la prise en charge des patients atteints de cancer grave.
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Vol 17 - N° 1
P. 117 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


