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Caractéristiques de l’asthme sévère non-T2 : étude de la cohorte RAMSES - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.049 
C. Barnig 1, 2, , A. Bourdin 3, G. Devouassoux 4, 5, F. Couturaud 6, N. Roche 7, C. Chenivesse 8, C. Saint-Raymond 9, A. Tiotiu 10, G. Lisa 9, C. Taillé 10, 11

Ramses Study Group

1 Service de pneumologie, centre hospitalier universitaire de Besançon, Besançon, France 
2 Université de Franche-Comté, EFS, Inserm, UMR RIGHT, 25000 Besançon, France 
3 Université de Montpellier, PhyMedExp, Inserm, CNRS, Montpellier, France 
4 CRISALIS/F-CRIN Inserm Network, France 
5 Service de pneumologie, CIERA, hôpital de la Croix Rousse, GHN, HCL, VIRPATH, université Claude Bernard Lyon 1, Lyon, France 
6 Inserm, UMR 1304, University of Brest, Department of Internal Medicine, Vascular Medicine and Pneumology, centre hospitalier universitaire Brest, France 
7 Hôpital Cochin et université Paris Cité, Paris, France 
8 Université de Lille, CNRS, Inserm, CHU de Lille, U1019 - UMR 9017 - Center for Infection and Immunity of Lille, Lille, France 
9 Service de pneumologie, CHU Grenoble Alpes, Grenoble, France 
10 Service de pneumologie, CHU Nancy, Nancy, France 
11 Sorbonne université, Inserm, Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de Santé Publique - IPLESP, AP–HP, hôpital Pitié Salpêtrière, Cephepi, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’asthme sévère est une maladie hétérogène, classée en deux endotypes inflammatoires : T2 et non-T2. L’endotype T2, le plus fréquent, se défini par des marqueurs de type 2, tels qu’un taux d’éosinophiles sanguins>150 cellules/μL et/ou une fraction expirée du monoxyde d’azote (FeNO)>20 ppb, et est souvent associé à des comorbidités comme la polypose nasosinusienne, la rhinite allergique et la dermatite atopique. En revanche, l’endotype non-T2, caractérisé par l’absence de ces marqueurs et longtemps non accessible aux biothérapies, est moins bien étudié, notamment en ce qui concerne ses caractéristiques et comorbidités. De plus, la distinction entre les endotypes T2 et non-T2 reste controversée, car les marqueurs d’inflammation T2 peuvent fluctuer dans le temps et être masqués par les corticostéroïdes inhalés et systémiques. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques de la population d’asthmatiques sévères non-T2 suivi dans le cadre de la cohorte RAMSES.

Méthodes

Nous avons extrait les données démographiques, cliniques, biologiques et fonctionnelles des patients de la cohorte RAMSES, qui étaient bio-naïfs avant leur inclusion et le sont restés pendant toute la durée de leur suivi, jusqu’au 1er juin 2023. Les patients inclus devaient présenter un taux d’éosinophiles<150/mm3 et/ou un FeNO<20 ppb à l’inclusion, ainsi que pendant toute la période de suivi.

Résultats

Sur les 2046 patients de la cohorte totale, 285 patients bio-naïfs au 1er septembre 2022 ont été identifiés. Parmi eux, 44 avaient des données disponibles répondant aux critères biologiques de l’asthme non-T2 à l’inclusion et pendant toute la durée de leur suivi. Leur taux moyen d’éosinophiles à l’inclusion était de 83,4±46,2 mm3 et de FeNO à 11,02±4,4 ppb. L’âge moyen de ces patients était de 52,9±17,6ans, avec une majorité de femmes (72 %), un profil similaire à celui de la cohorte globale [1]. Le profil pondéral (40,9 % en surcharge pondérale et 20,4 % d’obèses), l’exposition tabagique (4,5 % de fumeurs actifs et 40,9 % d’ex-fumeurs), le score ACT moyen (16,3±5,2) et le nombre d’exacerbations au cours des 12 mois précédents (2,4±4,6) étaient également comparables à ceux de la cohorte globale. Comme attendu, les comorbidités T2, telles que la polypose nasosinusienne (13,6 %) et la sensibilisation allergique (15,9 %), étaient moins fréquentes. L’asthme non-T2 semblait débuter plus précocement, avec un âge moyen de 24,9±19,9ans, dont 31,8 % des patients ayant déclaré la maladie avant 6ans. La fonction ventilatoire était globalement préservée (VEMS moyen : 83,6±22,9). Sur le plan thérapeutique, 75 % des patients étaient sous trithérapie inhalée, 34 % sous Montelukast et 34 % sous macrolides au long cours. Par ailleurs, 27,2 % recevaient des corticostéroïdes systémiques au long cours, dont 9 patients (20,4 %) pendant toute la durée de leur suivi.

Conclusion

Cette étude confirme la rareté de l’asthme sévère non-T2. L’asthme non T2 pourrait comporter un phénotype particulier, à début précoce. Des investigations supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre cet endotype.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 12 - janvier 2025 Retour au numéro
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