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Impact carbone de l’utilisation des inhalateurs doseurs pressurisés dans les pathologies respiratoires obstructives en France - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.266 
J. Mahé 1, , G. Muller 2, 3, 4, D. Grimaldi 5, M. Patout 6, M. Zysman 1
1 Service des maladies respiratoires, CHU de Bordeaux, Pessac, France 
2 Service de médecine intensive réanimation, CHU d’Orléans, Orléans, France 
3 Université de Tours, MR Inserm 1327 ISCHEMIA, université de Tours, 37000 Tours, France 
4 Clinical Research in Intensive Care and Sepsis – Trial Group for Global Evaluation and Research in Sepsis (CRICS_TRIGGERSep) French Clinical Research Infrastructure Network (F-CRIN) Research Network 
5 The Shift Project, Paris, France 
6 Service des pathologies du sommeil (département R3S), groupe hospitalier universitaire, AP–HP-Sorbonne université, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le traitement des pathologies respiratoires obstructives repose sur l’utilisation des bronchodilatateurs inhalés. Nombre d’entre eux se présentent sous la forme d’inhalateurs doseurs pressurisés (pMDI) contenant des gaz propulseurs (hydrofluoroalcanes, chlorofluorocarbures) dont les propriétés chimiques sont responsables d’une majoration de l’effet de serre et donc du changement climatique en cours. Le norflurane (HFA134a), un des composants majoritaires de ces inhalateurs, a 1300 plus de Potentiel Réchauffement Global (PRG) que le dioxyde de carbone, même s’il n’appauvrit pas la couche d’ozone comme les chlorofluorocarbures.

Le but de cette étude est d’estimer l’impact carbone total relatif aux gaz propulseurs (en tonne équivalent CO2, teqCO2) et par dispositif d’inhalation, sur dix ans et leur évolution annuelle.

Méthodes

Le nombre de bronchodilatateurs inhalés distribués de 2014 à 2023 a été extrait de la base de données Open Medic de l’Assurance maladie française. La quantité d’émission de gaz à effet de serre (teqCO2) associée à l’utilisation des gaz propulseurs a été obtenue dans la base thériaque. Dans le cas où la présence d’un gaz propulseur était connue mais le poids non renseigné, la valeur a été imputée par la médiane de quantité de gaz au sein des spécialités.

Résultats

En France, sur la période de dix ans, 405 421 927 inhalateurs ont été délivrés, dont 196 944 433 d’inhalateurs doseurs pressurisés. Sur ces 196 millions, nous disposons actuellement de données pour 142 976 049 boîtes (72,6 %). Le total d’émissions équivalent carbone pour ces spécialités sur dix années est d’un peu moins de 3 MteqCO2, uniquement pour l’émission de gaz propulseur (sans prendre compte de l’impact de la fabrication, du transport et de la destruction des dispositifs). L’émission annuelle moyenne est d’un peu moins de 300 kteqCO2, avec une augmentation de 28 % entre 2014 et 2023 et particulièrement entre 2021 et 2023 (+17 % d’émissions de gaz à effet de serre).

Conclusion

Les inhalateurs doseurs pressurisés émettent environ 3 MteqCO2sur dix ans rien qu’en pulvérisation, à l’inverse des inhalateurs à poudre sèche (DPI) qui ne nécessitent pas de gaz propulseurs à fort PRG.

Nos données préliminaires permettent de confirmer l’impact carbone de ces inhalateurs en France qui contiennent des gaz propulseurs à fort PRG.

Pour limiter le réchauffement sous les 2°C, et tenir les accords de Paris, il est nécessaire de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 90 % d’ici 2050. Un des leviers pourrait être le remplacement des inhalateurs doseurs pressurisés par les inhalateurs avec poudre lorsque le bénéfice reste identique pour le patient, comme le préconise le Shift Projet [1].

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 132-133 - janvier 2025 Retour au numéro
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