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BCGite post-instillation endovésicale : étude rétrospective à propos de cinq cas - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.297 
R. Langles 1, , S. Kaabar 1, M. Baud 1, S. Lenel 1, S. Lammari 1, C. Clarot 1, M. Marchand 1, F. Duchemin 2, G. Tourneur 3, F. Saint 4, A. Riviere 5, A. Lecourtois 5, O. Leleu 1
1 Service de pneumologie, centre hospitalier, Abbeville, France 
2 Service de médecine interne, centre hospitalier, Abbeville, France 
3 Service d’urologie, centre hospitalier, Abbeville, France 
4 Service d’urologie, centre hospitalier universitaire, Amiens, France 
5 Service de soins continus-réanimation, centre hospitalier, Abbeville, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’administration de BCG intravésicale (ou BCG-thérapie) est un type d’immunothérapie recommandée dans le cadre des cancers vésicaux n’infiltrant pas la musculeuse, après une résection trans-urétrale de vessie (RTUV). Elle utilise une souche vivante atténuée de Mycobacterium bovis et peut rarement se compliquer de BCGite locale ou systémique. Différents mécanismes physiopathologiques semblent être intriqués : immunoallergique, auto-immun et infectieux.

Méthodes

Étude rétrospective descriptive des cas de BCGites post-instillation endovésicale survenues au centre hospitalier d’Abbeville sur une période de 10 ans. Les cas ont été recensés en utilisant le codage CIM10 Y58,0, correspondant aux effets indésirables provoqués par le vaccin BCG.

Résultats

Entre 2014 et 2024, cinq cas de BCGite ont été diagnostiqués parmi les 147 patients ayant bénéficié d’une BCGthérapie, soit une incidence de 3 %. Quatre répondaient aux critères de forme locale et, pour un patient, il s’agissait d’une forme systémique avec miliaire pulmonaire et cytolyse hépatique. Les patients étaient âgés en moyenne de 76,2±6,8 ans. Le sex-ratio homme/femme était de 4/1. Concernant les formes locales, les manifestations ayant conduit à des investigations complémentaires étaient à la fois fonctionnelles et macroscopiques. L’intervalle entre la dernière instillation et le diagnostic de BCGite était en moyenne de 5,2±4 mois. Les biopsies vésicales chez ces patients retrouvaient des granulomes gigantocellulaires ou un aspect de type granulomateux. Chez deux patients, ces BCGites locales avaient nécessité une cystectomie devant des signes fonctionnels urinaires handicapants persistants. Pour les autres, l’évolution avait été favorable à l’arrêt de la BCGthérapie. Concernant le patient avec atteinte systémique, les manifestations cliniques, à type d’hyperthermie et d’hématurie, sont survenues au décours immédiat de la 7e instillation endovésicale. Un TDM thoracique a retrouvé un aspect de miliaire (Fig. 1). Une fibroscopie bronchique avec LBA a été réalisée. Le GeneXpert est revenu positif au complexe Tuberculosis, l’examen direct a retrouvé la présence de bacille acido-alcoolo-résistant, toutefois la culture est restée négative. L’évolution a été favorable sous traitement par antituberculeux (isoniazide, rifampicine, ethambutol), corticothérapie systémique et arrêt de la BCGthérapie.

Conclusion

La BCGite reste un diagnostic difficile en raison de sa présentation hétérogène et de sa rareté. Dans les formes systémiques, les atteintes hépatique et pulmonaire sont les plus fréquentes. Actuellement, il n’existe pas de recommandation sur la place de l’imagerie pour le diagnostic de BCGite systémique. La place du TDM thoracique réalisé précocement en cas de suspicion de forme systémique semble légitime afin de ne pas méconnaître une forme pauci voire asymptomatique, qui indiquerait un traitement antituberculeux.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 144-145 - janvier 2025 Retour au numéro
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