La pandémie de coronavirus 2019 (COVID-19) a entraîné une crise sanitaire mondiale sans précédent, avec plus de 270 millions de cas confirmés. Le COVID-19 peut avoir des conséquences durables, bien au-delà de la phase aiguë de l’infection notamment le syndrome du long-COVID. L’objectif est d’étudier les facteurs prédictifs des symptômes respiratoires du long-Covid.
Il s’agit d’une étude longitudinale rétrospective descriptive et analytique incluant des patients ayant des antécédents d’une infection par le COVID-19, qui avaient présenté des symptômes du long-COVID et qui ont été suivis aux consultations de l’hôpital militaire de campagne de Sfax et du service pneumologie-allergologie à l’hôpital universitaire Hédi Chaker de Sfax – Tunisie. Cette étude a été menée sur une période de 20 mois allant de 11 octobre 2021 à juin 2023.
Notre étude a inclus 364 patients. La majorité de ces patients ont consulté après 1 an (47,8 %) ou 2 ans (50,8 %) à partir de l’épisode de l’infection à COVID-19. La dyspnée (62,91 %), la toux sèche (35,44 %) étaient les symptômes respiratoires les plus fréquents. L’asthme était un facteur de risque aussi bien de la dyspnée (OR : 3,899 ; IC95 % : 0,866–17,549 ; p=0,009) que de la toux sèche (OR : 2,308 ; IC95 % : 0,831–6,412 ; p=0,006), de même la BPCO était un facteur prédictif pour la dyspnée (OR : 1,055 ; IC95 % : 1,019–1,093 ; p=0,022) et la toux sèche (OR : 1,102 ; IC95 % : 1,034–1,175 ; p<0,001). Le tabagisme avait une corrélation avec la dyspnée (OR : 1,939 ; IC95 % : 1,067–3,523 ; p=0,028) et la toux sèche (OR : 1,749 ; IC95 % : 1,021–2,994 ; p=0,040). Cependant, aucune corrélation n’a été trouvée entre l’obésité, l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, l’infection sévère à la COVID-19 et les symptômes du long-COVID. De plus, bien que la vaccination contre le SARS-CoV-2 ait été administrée chez 82% des patients, aucune corrélation n’a été trouvée avec les symptômes du long-COVID (OR : 0,913 ; IC95 % : 0,364–2,291 ; p=0,847).
Les signes respiratoires du long-COVID dans notre étude avaient une corrélation avec les antécédents d’asthme, de BPCO, de syndrome d’apnée de sommeil et le tabagisme. D’autres études sont nécessaires afin de mieux comprendre sa pathogenèse et ses facteurs de risque.
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Publié par Elsevier Masson SAS.