Les tentatives de sevrage tabagique chez les fumeurs actifs et les causes d’échec - 12/01/25
Résumé |
Introduction |
Le tabagisme est un problème de santé publique, les bénéfices de l’arrêt du tabac ont été clairement prouvés. Les moyens mis en œuvre pour combattre le tabagisme et aider les fumeurs au sevrage sont nombreux : médicaments, sensibilisation de la population… Quelle que soit la méthode utilisée, un fumeur sevré reste toujours sujet à des rechutes.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale descriptive étalée sur une période de 6 mois visant à déterminer les particularités épidémiologiques et socioculturelles des fumeurs de la région de Marrakech ainsi que les causes d’échec des tentatives de sevrage tabagique.
Résultats |
Quatre cent patients ont répondu à nos critères d’inclusion qui sont un tabagisme actif avec notion d’une tentative de sevrage non réussie. La moyenne d’âge de nos patients était de 34 ans avec une prédominance masculine dans 91 % des cas. Cinquante-deux pour cent des fumeurs étaient des célibataires et 43 % d’entre eux étaient mariés. Concernant le niveau scolaire, 18 % avaient un niveau universitaire, 29 % avaient un enseignement secondaire et 5 % étaient analphabètes. Cinquante-six pour cent de la population étudiée avaient une activité professionnelle, 23 % étaient inactifs. Le niveau socioéconomique était moyen pour 74 % des cas et bas chez 20 % des fumeurs. La moyenne d’âge du début du tabagisme était de 17 ans avec des extrêmes de 8 à 36 ans et la durée moyenne du tabagisme était de 1 à 45 ans. Les motivations de début du tabagisme étaient liées à la curiosité dans 40 % des cas et au stress dans 30 % des cas. Un usage régulier du tabac était observé dans 92 % des cas et le nombre moyen de cigarettes consommées par jour était de 15 cigarettes par jour. Selon l’interprétation du score de Fagerström, on note que 40 % de nos fumeurs avaient une dépendance moyenne et 17 % avaient une forte dépendance. Concernant le retentissement du tabagisme sur la santé, 21 % des patients présentaient une dyspnée d’effort, 20 % présentaient une toux matinale et 20 % avaient des épigastralgies. Quatre-vingt-quatre pour cent des patients avouent que le tabagisme joue un rôle dans le développement du cancer bronchique et 73 % d’entre eux déclarent qu’il peut causer un cancer du larynx. Parmi les 400 fumeurs inclus dans notre série, 26 % ont fait une seule tentative de sevrage, 20 % ont fait 2 tentatives d’arrêt, et la majorité des fumeurs 40 % a essayé plusieurs tentatives d’arrêt 4 tentatives voire plus. Parmi les différentes raisons ayant motivé les tentatives de sevrage on retrouve la promotion de la santé dans 71 % des cas, l’économie de l’argent dans 53 % des cas. Les moyens utilisés étaient des substituts nicotiniques chez 17 cas, le Bupropion chez 5 fumeurs et la varénicline chez 3 fumeurs. Les rechutes étaient liées au stress dans 55 % des cas à l’environnement fumeur dans 45 % des cas et à des conflits familiaux dans 35 % des cas et à une forte dépendance à la nicotine chez 44 % des fumeurs.
Conclusion |
La réussite d’un protocole de sevrage tabagique nécessite une meilleure compréhension des facteurs prédictifs d’échec. En cas de récidive, une bonne analyse de la situation et des déterminants de cette récidive permettra d’augmenter les chances d’une nouvelle tentative d’arrêt.
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Vol 17 - N° 1
P. 190 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?



