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Premiers résultats de l’étude LUCSO : étude de faisabilité d’un dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire chez des sujets exposés à des agents cancérogènes professionnels pulmonaires - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.062 
F. Delva 1, , S. Gendarme 2, L. Boudet 3, C. Fuhrman 2, P.Y. Brillet 4, P. Brochard 5, C. Paris 6, C. Chouaid 2, O. Bylicki 7, V. Le Denmat 8, B. Loddé 8, M. Belacel 3, N. Abdessemed 3, M. Despagne 1, B. Clin 9, J.F. Gehanno 10, S. Mathoulin-Pélissier 5, F. Laurent 11, J.C. Pairon 3
1 Service santé travail environnement, CHU Bordeaux, Bordeaux, France 
2 Service de pneumologie, CHI Créteil, Créteil, France 
3 Service de pathologies professionnelles et de l’environnement, CHI Créteil, institut Santé-Travail Paris-Est, Créteil, France 
4 Service de radiologie, CHI Créteil, Créteil, France 
5 Équipe EPICENE, Inserm U1219, université de Bordeaux, Bordeaux, France 
6 Service de santé au travail et Pathologie professionnelle et environnementale, CHU Rennes Ponchaillou, Rennes, France 
7 Service de pneumologie-allergologie-cancérologie thoracique, HIA Sainte-Anne, Toulon, France 
8 Centre de pathologie professionnelle et environnementale, CHU de Brest, Brest, France 
9 Service de santé au travail et pathologie professionnelle, CHU Caen, Caen, France 
10 Service des maladies professionnelles, CHU Rouen, Rouen, France 
11 Lyrics, université de Bordeaux, Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En 2015, des recommandations de bonnes pratiques françaises prônaient la mise en place d’une expérimentation d’un dépistage du cancer broncho-pulmonaire (CBP) par scanner thoracique basse dose chez des sujets exposés ou ayant été exposés professionnellement à des agents cancérogènes pulmonaires. L’objectif est d’évaluer la faisabilité d’un dépistage du CBP par scanner thoracique basse dose annuelle, avec une organisation centralisée, chez des sujets présentant à la fois une exposition professionnelle à des agents cancérogènes pulmonaires et une consommation tabagique élevée.

Méthodes

Cette étude interventionnelle s’est déroulée dans deux départements : la Gironde et le Val de Marne, financée par l’INCa, la Direction des risques professionnels de la CNAM et en partenariat avec les Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) des deux régions. Les critères d’inclusion sont les sujets âgés de 55 à 74ans, à haut risque de CBP défini sur le niveau de tabagisme et les facteurs de risques professionnels. Les participants ont été recrutés par l’envoi d’un courrier par les CRCDC comprenant un auto-questionnaire relatif aux expositions professionnelles et au tabagisme à renvoyer aux Centres spécialisés de référence (Créteil et Bordeaux) pour évaluer leur éligibilité. Après évaluation du niveau de risque de CBP, une visite d’inclusion était organisée, suivie par un dépistage incluant un scanner thoracique faible dose non injecté et une spirométrie. Les scanners étaient interprétés par deux radiologues expérimentés avec un suivi des nodules réalisé selon un consensus d’experts français. Une incitation à un programme de sevrage tabagique était systématiquement délivrée aux sujets fumeurs actifs. Le scanner thoracique basse dose était renouvelé tous les ans pendant deux ans (trois scanners thoraciques à T0, T1an et T2ans).

Résultats

Les résultats présentés sont ceux de la phase d’inclusion T0 des sujets âgés de 65 à 74ans. Au total, 247 000 courriers ont été envoyés dans les deux départements. Le taux de retours est de 8,7 %. Après analyses des auto-questionnaires, 510 (2,4 %) sujets étaient éligibles parmi lesquels 307 (60,2 %) ont été inclus et 305 scanners ont été réalisés. Les raisons de non-inclusion étaient la réalisation d’un scanner thoracique dans l’année, le diagnostic de CBP, les sujets injoignables ou refusant de participer. Le dépistage est positif pour 16 (5,2 %) sujets avec un diagnostic de CBP confirmé après la prise en charge pneumo-oncologique pour 5 (1,6 %) sujets. Pour 3 sujets, le cancer était au stade IA et pour deux sujets au stade IIB. Le dépistage est indéterminé chez 73 (24 %) sujets et négatif chez 218 (71 %) sujets. Le scanner thoracique de dépistage révèle également des calcifications coronariennes sévères chez 89 (29 %) sujets.

Conclusion

Un dépistage organisé du cancer du poumon est réalisable dans une population de sujets exposés professionnellement à des cancérogènes. Le taux de cancer du poumon dans cette population à haut risque de cancer du poumon présentant des expositions professionnelles et un tabagisme élevé semble plus élevé que celui des essais cliniques randomisés princeps NLST (États-Unis) et NELSON (Europe). Le déploiement de l’étude chez les sujets âgés de 55 à 64ans est en cours.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 20-21 - janvier 2025 Retour au numéro
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