La biothérapie dans l’asthme sévère chez les patients obèses : une étude comparative avec une population non obèse - 12/01/25
Résumé |
Introduction |
La prévalence de l’asthme sévère est d’environ 5 % des asthmes en France. Les biothérapies ciblant l’inflammation des voies aériennes ont montré leur efficacité dans la gestion des symptômes et la dépendance aux corticostéroïdes dans l’asthme sévère. Chez les patients obèses, l’asthme a tendance à être plus sévère et corticorésistant en raison de divers facteurs physiologiques, notamment une inflammation accrue et une diminution de la fonction pulmonaire. Malgré l’impact reconnu de l’obésité sur la prise en charge de l’asthme, peu d’études ont étudié s’il y avait une différence de réponse aux biothérapies entre les patients obèses et non obèses.
Objectif |
Évaluer l’efficacité des 5 biothérapies disponibles dans le traitement de l’asthme sévère chez les patients obèses en comparaison à une population non obèse.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique et observationnelle portant sur des patients atteints d’asthme sévère traités par des biothérapies dans les services de pneumologie et de médecine interne du centre hospitalier universitaire (CHU) de Clermont-Ferrand, en France.
Résultats |
Quatre-vingt-un patients ont été inclus dans notre étude, dont 28 dans le groupe obèse et 53 dans le groupe non obèse. Aucune différence significative en termes d’efficacité des biothérapies n’a été observée entre nos deux groupes. Les patients obèses présentaient une prévalence plus élevée d’apnée du sommeil obstructive (25 % vs 3,8 %, p<0,001) et étaient plus susceptibles de recevoir une trithérapie inhalée (85,7 % vs 54,7 %, p=0,005). Après 6 mois de biothérapie, il n’y avait pas de différence significative dans les taux d’exacerbation entre les deux groupes (odds ratio (OR)=1,53 [0,53 ; 4,39], p=0,431). Les patients obèses ont présenté une perte significative de poids par rapport aux patients non obèses avec une perte de 2kg chez 25 % des patients (0 [−2 ; 1] ; 0 [0 ; 1,5], p=0,045). Les changements ou l’arrêt de la biothérapie n’étaient pas significativement différents entre les groupes non obèses et obèses.
Conclusion |
La coexistence de l’asthme sévère et d’une obésité crée un défi thérapeutique complexe, où les biothérapies apparaissent comme des thérapeutiques prometteuses pour améliorer la prise en charge. Nos résultats n’ont pas mis en évidence de différence significative dans la réponse aux biothérapies entre les patients atteints d’obésité et ceux non obèses. Cela suggère une efficacité et des profils d’évolution sous biothérapies identiques. Il est donc nécessaire de réaliser une étude prospective randomisée pour confirmer ces observations.
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Vol 17 - N° 1
P. 204-205 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?



