Explore-ALK (GFPC 03-2019) : une étude prospective, multicentrique de patients porteurs d’un CBNPC ALK réarrangé - 12/01/25
, R. Descourt 2, R. Veillon 3, J. Letreut 4, A. Renault 5, M. Marcq 6, S. Bayle 7, G. De Chabot 8, E. Huchot 9, H. Curcio 10, N. Delberghe 11, O. Molinier 12, H. Morel 13, H. Ghalloussi 14, C. Locher 15, Y. Simonneau 16, A. Mairovitz 17, L. Thibonnier 18, M. Sabatini 19, G. François 20, I. Moreau 21, C. Chouaid 22, L. Greillier 23Résumé |
Introduction |
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avec réarrangement ALK représente 5 % des adénocarcinomes pulmonaires. En raison du nombre croissant d’inhibiteurs de l’ALK (ALKi) utilisés en première intention à un stade avancé, des données en vie réelle peuvent apporter des informations complémentaires à celles des essais cliniques pour mieux comprendre les séquences thérapeutiques.
Méthodes |
La cohorte B de l’étude Explore ALK GFPC 03-2019 est une cohorte nationale prospective, non interventionnelle et multicentrique de patients atteints d’un CBNPC avancé avec réarrangement ALK traités en première ligne quel que soit le traitement. La période d’inclusion a débuté en juillet 2020 et l’étude est toujours en cours de recrutement. Une période de suivi de cinq ans est prévue. Les objectifs de l’étude sont de mieux caractériser ces patients, d’évaluer les séquences thérapeutiques, l’efficacité et la sécurité des différentes lignes de traitement, et les pratiques actuelles concernant la recherche de mécanismes de résistance.
Résultats |
Pour cette première analyse intermédiaire à la date du 12 avril 2024, 243 patients ont été inclus par 37 centres, parmi lesquels 226 étaient traités en monothérapie par un ALKi, 10 par chimiothérapie, et 7 par chimiothérapie et thérapie ciblée dans le cadre d’un protocole. Âge médian, 65 (29–91) ans, 64,4 % de femmes, 90,7 % PS 0/1, 56,6 % non-fumeur, 31,8 % sevré, 8,3 % fumeur actif ; 97,5 % d’adénocarcinome, 31,9 % avec métastase cérébrale (MC) au diagnostic. L’analyse porte sur les patients traités en monothérapie de première ligne. L’alectinib, le brigatinib et le lorlatinib ont été initiés chez 149 (65,9 %), 71 (31,4 %) et 6 (2,6 %) patients respectivement. Après un suivi médian de 18,4 (IC 95 %, 15–21,7) mois pour l’alectinib, 14,2 (IC 95 %, 11,5–19) pour le brigatinib et 9 (IC 95 %, 3,4–21,4) pour le lorlatinib, la survie sans progression médiane et la survie globale médiane étaient respectivement de 35,8 mois (IC 95 % : 21,3–50,3) et 50,3 mois (IC 95 % : 50,3–NR), NR (IC 95 % 24,8–NR) et NR (IC 95 % : NR–NR), 19,3 mois (IC 95 % : 2,8–19,3) et NR (IC 95 % : 4,1–NR). Parmi les 63 patients (27,8 %) ayant présenté une progression, 21 patients (soit 33 % des progresseurs) ont bénéficié d’une nouvelle biopsie (86 % biopsie tissulaire) pour rechercher un mécanisme de résistance. Très peu de mécanisme de résistance (n=6) ont pu être mis en évidence. Des effets indésirables sont survenus chez 137 patients (55 %), de grade≥3 n=32 (14 %), principalement digestifs (n=33), cytolyse hépatique (n=29).
Conclusion |
Les résultats d’efficacité de ces premières analyses sont cohérents avec les données de vie réelles connues. La cohorte B est toujours en cours de recrutement et les prochaines analyses apporteront plus d’informations sur les séquences de traitement et les mécanismes de résistance. Un suivi plus important est nécessaire, notamment en raison de l’accès récent au lorlatinib en première ligne en France. Des analyses biologiques prospectives seront réalisées dans le cadre de l’étude BioexALK.
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Vol 17 - N° 1
P. 240-241 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


