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Le vécu du patient de l’annonce du diagnostic de cancer bronchopulmonaire - 12/01/25

Doi : 10.1016/j.rmra.2024.11.508 
N. Hammouda , M. Mehrezi, H. Rouis, A. Jemai, C. Harizi, A. Khattab, R. Fakhfakh, S. Maalej
 Service de pneumologie Pavillon 3, hôpital A Mami Ariana, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’annonce d’un diagnostic de cancer broncho-pulmonaire est un moment complexe de l’activité médicale. Cette première étape de prise en charge thérapeutique présente des spécificités liées au malade, à la personne qui l’a fait mais aussi au contexte dans laquelle s’est déroulé cette annonce. Ces facteurs peuvent retentir sur l’adaptation à la maladie et ses traitements.

Objectif

Étudier le vécu du patient de l’annonce de cancer bronchopulmonaire.

Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale qualitative menée sur des malades diagnostiqués par cancer du poumon pour qui l’annonce diagnostique a été faite. Le recueil des données s’est basé sur un questionnaire préétabli et s’est adressé aux malades suivis au sein des pavillons 4,3,2 et IBN de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana durant la période allant de février à mai 2024.

Résultats

L’étude a porté sur 60 malades dont 59 étaient des hommes (98,3 %). L’âge moyen était de 59,28±9,75 ans [38–80]. Cinquante malades (83,3 %) étaient mariés. Ils avaient des différents niveaux d’instruction : supérieur 25 %, secondaire 33,3 %, primaire 38,3 %, analphabète 3,3 %. Parmi eux, 47 patients (78,3 %) étaient des fonctionnaires contre 13 (21,7 %) des chômeurs. Le délai moyen entre l’annonce du diagnostic et l’entretien était de 6 mois [1–72]. L’annonce diagnostique était effectuée dans 78,3 % des cas par le médecin traitant (pneumologue/généraliste). Les principaux lieux d’annonce étaient : le bureau de médecin dans 60 % et le lit de malade lors de son hospitalisation dans 35 %. Dans 53,3 % des cas, le malade était accompagné lors de l’annonce par une personne qui était dans 50 % des cas le conjoint. La réaction du malade face à cette nouvelle était dominée par la peur 38,3 % suivie par le choc 28,3 %, d’autres réactions comme le déni, la colère, la sidération ont été notées dans 15 % des cas. Seulement 16,7 % parmi eux ont accepté le diagnostic. Bien que la différence n’était pas statistiquement significative, la réaction de peur était plus marquée dans le groupe des mariés (78,3 %), qui sont âgés de plus de 55 ans (69,6 %) et qui avaient des connaissances de personnes atteintes de cette maladie dans (65,2 %). Cette réaction était plus notée chez le groupe des malades qui n’ont pas attendu ce diagnostic lors de leur consultation initiale (56,5 % vs 43,5 %) et qui ont bien compris leur maladie (87 % vs 13 %). Il a été également noté que cette réaction était plus marquée si l’annonce était faite trop rapidement (66,7 % vs 3,3 %) par un médecin diplômé (91,3 % vs 8,7 %) trop empathique (82,6 % vs 17,4 %) ou en présence d’un accompagnant (78,3 % vs 21,7 % ; p=0,003).

Conclusion

Les résultats de notre étude montrent que l’annonce du diagnostic de cancer bronchopulmonaire induit une réaction à type de peur ou de choc ce qui attirent l’attention sur l’importance de la pratique de l’annonce du cancer, ainsi que la nécessité d’une formation continue des personnels soignants afin d’éviter le traumatisme émotionnel chez le malade particulièrement ceux âgés ou ayant des personnes atteintes de cancer dans leur entourage.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 17 - N° 1

P. 248-249 - janvier 2025 Retour au numéro
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