Métastases cérébrales des cancers bronchopulmonaires primitifs : incidence, traitement et pronostic - 12/01/25
, I. Bensalah, R. Gargouri, N. Kallel, I. Yangui, N. Moussa, W. Feki, S. Msaed, H. Ayedi, N. Bahloul, S. KammounRésumé |
Introduction |
Le cancer bronchopulmonaire (CBP) est le cancer le plus fréquent chez l’homme avec une mortalité assez élevée. Les métastases sont la principale cause de mortalité élevée chez les patients ayant un cancer pulmonaire. Les métastases cérébrales sont le site de prédilection touchant environ 40 à 50 % des patients atteints d’un cancer pulmonaire et leur survenue indique un mauvais pronostic.
Objectifs |
Décrire le profil épidémiologique des métastases cérébrales, les caractéristiques cliniques, radiologiques et évolutives des patients ayant des métastases cérébrales ainsi que les facteurs de risques associés.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective longitudinale incluant les patients suivis et traités pour CBP primitif à l’unité d’oncologie et des soins palliatifs du service de pneumologie du CHU Hédi Chaker de Sfax durant la période allant de 2016 à 2021.
Résultats |
Parmi les 460 cas de CBP colligés dans notre étude, 76 patients ont développé des MC avec une incidence de 16,5 %. Nous avons noté une prédominance masculine avec un sex-ratio de 11,78 dans le groupe de patient avec CBP et de 8,5 dans le groupe de patient avec MC. L’incidence des MC était 16 % chez les hommes et 22,22 chez les femmes (p=0,337). La médiane d’âge des patients ayant une MC était de 58 ans. L’incidence des MC chez les patients âgés de moins de 60 ans était de 25,9 % contre 11,6 % chez les patients âgés de plus de 60 ans avec une différence statistiquement significative (p<10−3). L’incidence des MC variait entre 17,6 % et 21,1 %. Les patients ayant un CPC étaient plus à risque de développer une MC avec une incidence de 25,4 % contre 15,4 dans les CNPC (p=0,05). La MC était révélatrice du CBP dans 13 cas (17,1 %), synchrone dans 55 cas (72,4 %) et métachrone dans 9 cas (10,5 %). Les métastases cérébrales étaient symptomatiques dans 60,7 % des cas. Les céphalées (50,8 %), les déficits sensitivomoteurs (19,7 %) et les convulsions (9,8 %) étaient les principaux signes neurologiques rapportés. Le diagnostic de MC était confirmé par une TDM cérébrale seule dans 73,5 % des cas, par une IRM cérébrale dans 4,4 % des cas et par TDM et IRM dans 22,1 % des cas. L’IRM a permis de détecter des lésions non visualisées sur la TDM dans 33,33 % des cas. La prise en charge thérapeutique reposait sur le traitement symptomatique (100 % des cas), le traitement local de la MC par radiothérapie (63 % des cas) et/ou par la chirurgie (0,01 % des cas) ainsi que le traitement systémique par la chimiothérapie (89,5 % des cas). Les corticoïdes ont été prescris chez 77,6 % des patients. Un traitement antiépileptique a été prescrit dans 9,2 % des cas. L’évaluation post-chimiothérapie de première ligne a été réalisée chez 34 patients (45,95 %). Une stabilité tumorale a été observée dans 9,46 %, une réponse partielle dans 14,87 % et une progression tumorale dans 21,62 % des cas. La médiane de survie cumulée était de 7,7 mois (3,3–14,3) avec une survie à un an de 30,5 %. La médiane de survie à partir de la date de diagnostic de MC était de 6 mois (3,5–12,5) avec un taux de survie à un an de 25,4 %. Le bon état général initial et la radiothérapie cérébrale étaient des facteurs de meilleur pronostic.
Conclusion |
La standardisation de la pratique de l’IRM et l’amélioration des techniques d’imageries ont permis de faire un diagnostic précoce des MC notamment à un stade asymptomatique. Devant les différentes stratégies thérapeutiques disponibles, le choix du chemin thérapeutique doit être multidisciplinaire, centralisé sur les facteurs de risques et les facteurs pronostiques de chaque patient.
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Vol 17 - N° 1
P. 252 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


