Évaluation de la médiastinoscopie au Sud du Maroc : profil étiologique et complications–Expérience du centre hospitalier régional d’Agadir - 12/01/25
, M. Gourti, I. Lefqih, F. Ammor, M. Makloul, M. El MaidiRésumé |
Introduction |
Les adénopathies médiastinales dominent la pathologie médiastinale par leur fréquence et par les difficultés du diagnostic étiologique. Plusieurs méthodes sont disponibles pour obtenir des échantillons des ganglions lymphatiques concernés; la médiastinoscopie cervicale reste le gold standard pour obtenir un diagnostic histologique des pathologies médiastinales mais la place grandissante de l’échoendoscopie bronchique (EBUS-FNA) tend à modifier ce fait. L’objectif de cette étude était de décrire notre expérience en matière de biopsie médiastinale par médiastinoscopie cervicale au sud de Maroc.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective intéressant toutes les médiastinoscopies réalisées au service de chirurgie thoracique de l’hôpital Hassan II à Agadir, sur une période de 4 ans (janvier 2020 à janvier 2024). Durant cette période d’étude, la médiastinoscopie cervicale axiale été réalisée chez 22 patients.
Résultats |
L’âge moyen des patients est de 52 ans, avec un sex-ratio de 0,83, l’antécédent de tabagisme chronique a été retrouvé dans 18 % des cas, l’antécédent de cancer dans 22 % des cas, d’HTA dans 9 % des cas, et de syndrome cave supérieur dans 9 % de la dyspnée était le symptôme dominant présent chez 54 % des cas, l’altération de l’état général dans 41 % des cas, la toux dans 32 %. L’indication de la médiastinoscopie cervicale était la recherche étiologique des adénopathies médiastinales isolée chez 12 patients (54 %), le staging mediastinal du cancer bronchopulmonaire du chez 3 patients (14 %), et dans le cadre de bilan d’extension métastatique chez 6 patients (27 %) Les adénopathies médiastinales étaient d’origine tumorales dans 59 % des cas dont 18 % sont des lymphomes, 13 % des carcinomes non à petite cellules, 9 % des carcinomes canalaires et les 60 % restants sont des carcinomes épidermoïdes, carcinome thymique et neurofibrome. Pour les étiologies bénignes la sarcoïdose étaient retrouvées dans 14 % des cas, la tuberculose dans 9 % des cas et l’hyperplasie lymphoïde folliculaire dans 4 % des cas. Dans 13 % le résultat histologique était en faveur d’une adénite réactionnelle dont l’étiologie n’était pas déterminée. On note la survenue en peropératoire, d’une hémorragie due à une plaie iatrogène du tronc artériel brachiocéphalique (TABC) chez un patient. Le saignement a été maîtrisé par des sutures vasculaires après une sternotomie d’hémostase. Les suites opératoires ont été simples pour 21 patients (95 %), tandis qu’un seul patient a présenté un pneumothorax postopératoire, qui a été traité efficacement par un simple drainage thoracique.
Conclusion |
La médiastinoscopie est considérée comme une procédure sûre et efficace, avec un taux de mortalité quasi-nul, et une morbidité exceptionnelle. D’autres techniques moins invasives ont tendance à remplacer la médiastinoscopie telle que l’EBUS-FNA particulièrement dans le bilan du cancer bronchopulmonaire. Cependant, la disponibilité des équipements, les coûts élevés ainsi que les besoins en personnel médical expérimenté, font face à la généralisation de l’EBUS et positionnent la médiastionoscopie comme méthode de choix dans l’exploration des adénopathies médiastinales et le staging médiastinal de cancer bronchopulmonaires vu son accessibilité dans tous les centres de chirurgie thoracique.
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Vol 17 - N° 1
P. 262 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


