Pneumopathies interstitielles diffuses liées au Trastuzumab Deruxtecan : résultats d’une large cohorte française en vie réelle chez des patients atteints de cancer du sein HER2-dépendant et autres tumeurs - 12/01/25
, A. Canellas 1, P. Du Rusquec 2, M.A. Benderra 3, L. Drouin 4, I. Cojean-Zelek 5, A. Vozy 6, E. Assaf 7, A. Benmaziane 8, J. Medioni 9, R. Cohen 10, L. Zelek 11, M. Wislez 12, J. Gligorov 3, P.Y. Brillet 13, N. Girard 2, K. Bihan 14, J. Cadranel 1Résumé |
Introduction |
Trastuzumab Deruxtecan (T-DXd) est un anticorps conjugué ciblant HER2, efficace contre les tumeurs HER2-dépendantes, mais associé à un risque élevé de pneumopathie interstitielle diffuse (PID), un effet secondairement grave et potentiellement fatal.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective sur 600 patients recrutés dans 11 centres franciliens entre avril 2019 et novembre 2023. Une revue centralisée des données cliniques et des scanners thoraciques a été effectuée pour déterminer l’incidence, le délai d’apparition et les caractéristiques de la PID liée au T-DXd, ainsi que pour évaluer les facteurs de risque et les stratégies thérapeutiques.
Résultats |
Parmi les 600 patients, 95 % étaient des femmes, 77 % étaient non-fumeuses et l’âge médian était de 60ans (IQR 55–73). 78 % des patients avaient reçu une radiothérapie thoracique antérieure et 54 % une thérapie ciblant HER2. Les cancers du sein HER2 étaient prédominants (93 %) dont 54 % HER2 positif et 39 % HER2 faible. Une PID est survenue chez 67 patients (11,2 %) après un délai médian de 82jours (IQR 49–192), souvent sans symptômes respiratoires (51 %). Parmi ces patients, 55 % avaient des métastases pulmonaires, mais 80 % avaient un cancer contrôlé au moment de la survenue de la PID. Les caractéristiques radiologiques incluaient des opacités en verre dépoli (87 %) et des consolidations (61 %). La pneumopathie organisée (PO) était le pattern radiologique le plus fréquent (52 %), avec des consolidations de forme ovoïde atypique dans 25 % des cas. Le pattern dommage alvéolaire diffus (DAD) état observé dans 9 % des cas. La gravité de la PID variait principalement du grade 1–2 (81 %) au grade 3–4 (10 %), avec des cas de PID fatals dans 9 % des cas (6/67), dont 4 présentaient un pattern de DAD. L’apparition de la PID était plus précoce dans les cas de DAD, avec un délai médian de 51jours (IQR 40–55). Un lavage bronchoalvéolaire était réalisé chez 19 patients révélant dans 95 % des cas une alvéolite lymphocytaire. T-DXd a été interrompu chez 50 patients (75 %), dont 60 % ont reçu des corticostéroïdes, conduisant à une amélioration chez 60 % d’entre eux. Une PID antérieure était plus fréquemment identifiée chez les patients ayant développé une PID sous T-DXd (16/67) comparé à ceux qui ne l’ont pas développé (6/533, p<0,001) (Fig. 1).
Conclusion |
Cette première grande cohorte non asiatique souligne l’importance d’une surveillance étroite et d’une gestion adaptée de la PID induite par T-DXd, notamment dans les cas de DAD, souvent fatals. La PID préexistante est un facteur de risque clé. Une détection précoce et des traitements personnalisés, incluant l’interruption de T-DXd et l’administration de corticostéroïdes, améliorent significativement les résultats.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 17 - N° 1
P. 29-30 - janvier 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


