Le pèlerinage à La Mecque (Hajj) constitue un exemple majeur de rassemblement de masse où le risque de transmission de maladies infectieuses, notamment les infections respiratoires, est accru. Les infections respiratoires basses (IRB) représentent une cause significative de morbidité et de mortalité parmi les pèlerins.
Une étude transversale prospective a été réalisée auprès de pèlerins tunisiens ayant complété un questionnaire auto-administré de 20 items de questions à choix multiples lors de la visite médicale d’éligibilité en mai 2023.
Les réponses ont été recueillies auprès de 84 pèlerins, dont 77,4 % étaient âgés de 60 à 75 ans. Plus de la moitié (53,6 %) étaient des femmes. Les niveaux d’instruction étaient variés : 45,2 % avaient un niveau secondaire ou supérieur, tandis que 54,7 % avaient un niveau primaire ou étaient analphabètes. Une visite antérieure à La Mecque a été rapportée chez 34,5 % des participants. Presque tous (98,8 %) avaient reçu le vaccin contre la COVID-19. En ce qui concerne les symptômes des IRB, seulement 50 % ont correctement identifié la fièvre, la toux et la fatigue. La majorité des pèlerins estimaient avoir une compréhension partielle sur la transmission des IRB (59 %), la réponse prédominante étant la transmission par gouttelettes respiratoires en suspension dans l’air (55,9 %). La période d’incubation typique des IRB a été estimée entre 3 et 5jours dans 40,5 % des cas, tandis que la durée moyenne de la maladie était de 3 à 7jours selon 45,2 % des réponses. En termes de mesures préventives, 83,3 % des répondants ont déclaré qu’ils suivraient toutes les mesures d’hygiène, tandis que 89,3 % ont indiqué qu’ils consulteraient un médecin en cas d’apparition de symptômes. En cas de contact étroit avec une personne atteinte d’IRB, 59,5 % des pèlerins ont affirmé qu’ils se feraient tester, 7,1 % resteraient en isolement et 15,5 % poursuivraient leurs activités quotidiennes habituelles. La majorité des voyageurs (71,4 %) ont confirmé que le port du masque était très efficace, 78,6 % ont considéré que la distanciation sociale était une mesure efficace pour éviter la transmission des maladies, et 72,6 % ont estimé que la vaccination protégeait contre la propagation des IRB. L’étude a révélé que 76,2 % des pèlerins préconisaient l’approvisionnement quotidien en gel désinfectant en plus des masques de protection, tandis que 16,6 % demandaient uniquement des masques.
Ces résultats suggèrent que les pèlerins tunisiens avaient un niveau de connaissance acceptable concernant les IRB et sont conscients de l’importance des mesures sanitaires, une sensibilisation probablement accrue acquise lors de la pandémie de COVID-19.
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Publié par Elsevier Masson SAS.