Impact de l’exacerbation sur l’Infiltration Éosinophilique pulmonaire et cardiaque dans un modèle de rats avec emphysème - 08/04/25
, A. Bellanger, P.E. Grillet, A. Fort, Q. Wynands, E. Desplanche, Y. Rourre, Y. Colombani, A. Virsolvy, F. Gouzi, I. Vachier, A. Bourdin, A. CazorlaRésumé |
Introduction |
La BPCO est une cause majeure d’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée (ICFE). La relation entre emphysème et dysfonction diastolique reste mal comprise, avec des hypothèses portant sur l’hyperinflation et l’inflammation. Nous avons développé un modèle de déplétion éosinophile à l’aide d’anticorps anti-IL-5 (mépolizumab). Cette étude évalue l’infiltration éosinophilique dans les tissus cœur/poumon ex vivo chez un modèle de rat emphysémateux et l’impact de la déplétion éosinophile sur les propriétés cardiovasculaires.
Méthodes |
Un modèle de rat Wistar emphysémateux a été induit par instillation intra-trachéale d’élastase (10UI) sur quatre semaines, suivie d’une administration de LPS (2,5mg/kg) pour simuler une exacerbation. Les anticorps anti-IL-5 (2mg) ont été administrés par voie intrapéritonéale toutes les trois semaines. Les rats ELA-LPS ont été sacrifiés à 5jours (ELA-LPS 5j) et 5 semaines (ELA-LPS 5s) après exacerbation. La fonction cardiaque a été évaluée par échocardiographie. Les éosinophiles dans les tissus cardiaques et pulmonaires ont été identifiés par immunomarquage de la major basique protein (MBP) et de l’eotaxine-1.
Résultats |
Une réduction significative du rapport E/E’, marqueur de dysfonction diastolique, a été observée dans les groupes traités par anti-IL-5 par rapport aux contrôles. Les résultats préliminaires montrent que l’exacerbation augmente l’inflammation éosinophilique pulmonaire, avec une fixation accrue de MBP à 5jours post-exacerbation par rapport aux témoins et au groupe à 5 semaines, dans les zones vasculaires (0,14 vs 0,022 éléments/μm, p=0,01), alvéolaires (32,5 vs 7,0 éléments/0,407mm2, p=0,03) et bronchiolaires (0,009 vs 0,0015 éléments/μm, p=0,049). On observe une diminution de cette fixation à 5 semaines de l’exacerbation. L’eotaxine-1, chimiokine chimiotactique pour les éosinophiles, a augmenté dans les zones vasculaires à 5jours (0,12 vs 0,009 éléments/μm, p=0,01) et à 5 semaines (0,033 vs 0,009 éléments/μm, p=0,03), avec une tendance dans les alvéoles (p=0,06). Dans les tissus cardiaques, l’eotaxine-1 a augmenté à 5jours (7,5 vs 1,45 éléments/mm2, p=0,04) puis a diminué à 5 semaines (0,81 éléments/mm2, p=0,04). La fixation de MBP dans le cœur tend à augmenter à 5 semaines (2,07 vs 0,63 éléments/mm2, p=0,06), bien que sans signification statistique.
Conclusion |
Ces résultats indiquent une cinétique différente de l’infiltration éosinophilique entre le cœur et les poumons dans un modèle de BPCO exacerbée. L’eotaxine-1 est fortement augmentée en phase aiguë, tandis que la fixation de MBP montre une tendance en phase chronique, suggérant des mécanismes distincts d’inflammation cardiaque et pulmonaire post-exacerbation.
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Vol 42 - N° 4
P. 210 - avril 2025 Retour au numéroDéjà abonné à cette revue ?


