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Quand la chirurgie de rattrapage pour « récidive » de carcinome pulmonaire à petites cellules permet une survie prolongée tout en rectifiant le diagnostic initial - 05/12/25

When salvage surgery for apparent “recurrence” of small-cell lung cancer leads to prolonged survival while correcting the initial diagnosis

Doi : 10.1016/j.rmr.2025.09.001 
M. Glenisson a, C. Al Zreibi a, b, L. Gibault c, T. Toubiana d, F. Le Pimpec-Barthes a, b, e,
a Service de chirurgie thoracique et transplantation pulmonaire, hôpital européen Georges-Pompidou, AP–HP, 20, rue Leblanc, 75908 Paris, France 
b Université Paris-Cité, Paris, France 
c Service d’anatomopathologie, hôpital européen Georges-Pompidou, AP–HP, Paris, France 
d Service de radiothérapie, institut de cancérologie de Seine et Marne, 2, cours de la Gondoire, 77600 Jossigny, France 
e Inserm, UMRS-1138, génomique fonctionnelle du mésothéliome, centre des Cordeliers, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La distinction entre carcinome pulmonaire à petites cellules (CPC) et carcinoïde peut s’avérer difficile sur des échantillons de petite taille surtout si les cellules sont écrasées par la biopsie. Pourtant l’exactitude du diagnostic de ces deux tumeurs neuroendocrines, dont le pronostic est radicalement différent, conditionne le bon traitement.

Observation

Nous rapportons le cas d’une patiente de 40 ans adressée pour une chirurgie de rattrapage d’un CPC récidivant. Celui-ci, prouvé histologiquement, avait été traité quarante-quatre mois auparavant par radio-chimiothérapie concomitante et irradiation cérébrale prophylactique. Pour cette « rechute », une pneumonectomie gauche avec curage ganglionnaire radical élargi sur le nerf récurrent a été réalisée, aboutissant à une résection R0. L’analyse anatomopathologique définitive a révélé une tumeur carcinoïde atypique avec envahissement ganglionnaire en zone 10 et 4L. La relecture des lames anatomopathologiques initiales, sur lesquelles l’index de prolifération Ki-67 n’avait pas été réalisé, a identifié la même tumeur depuis le début. Dix ans et demi après cette intervention, la patiente est en vie avec une rechute tumorale osseuse depuis 1 an.

Conclusion

La chirurgie de rattrapage peut rectifier un diagnostic initial erroné et délivrer au final le bon traitement au patient. Une discordance clinicoradiologique et pathologique doit conduire soit à une re-biopsie soit à une demande d’expertise externe. L’utilisation désormais systématique de l’index de prolifération Ki-67 pour tout diagnostic de tumeur neuroendocrine pulmonaire, notamment sur petits échantillons, doit permettre éviter de tels écueils.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Introduction

The distinction between small cell lung carcinoma (SCLC) and carcinoid tumors may be challenging in small biopsy specimens, particularly when cellular artefacts (crush artifact…) are present. Nevertheless, an accurate diagnosis of these two neuroendocrine neoplasms – whose prognoses are radically different – is crucial to ensure appropriate therapeutic management.

Case report

We report the case of a 40-year-old female patient referred for salvage surgery for recurrent small cell lung carcinoma (SCLC). Confirmed histologically, the recurrence had been treated 44 months earlier with concurrent chemoradiotherapy and prophylactic cranial irradiation. For this apparent ‘relapse’, left pneumonectomy with extended radical lymphadenectomy including dissection around the recurrent laryngeal nerve was performed, achieving R0 resection. Final histopathological analysis revealed an atypical carcinoid tumor with lymph node involvement in stations 10 and 4L. Review of the initial pathology slides – on which the Ki-67 proliferation index had not been determined – revealed that the same tumor had been present from the outset. Ten and a half years after this procedure, the patient remains alive, with a bone recurrence diagnosed one year ago.

Conclusion

Salvage surgery can correct an initial misdiagnosis and ultimately provide the patient with the appropriate treatment. Any clinico-radiological and pathological discordance should prompt either a repeat biopsy or an external expert review. Systematic use of the Ki-67 proliferation index for all diagnoses of pulmonary neuroendocrine tumours, particularly in small biopsy specimens, may help to avoid such diagnostic pitfalls.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Tumeur neuroendocrine, Carcinome pulmonaire à petites cellules, Carcinoïde, Chirurgie de rattrapage, Index de prolifération Ki-67

Keywords : Neuroendocrine tumour, Small-cell lung cancer, Carcinoid, Salvage surgery, Survival, Ki-67 proliferation index


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Vol 42 - N° 9-10

P. 492-497 - décembre 2025 Retour au numéro
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