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Quels outils doivent être utilisés pour le suivi post-professionnel ? Quel est le rythme de ce suivi ? - 11/03/12

Doi : 10.1016/j.rmr.2011.07.008 
M. Letourneux , B. Clin-Godard, M.-F. Marquignon, P. Gauberti
ERI3 « cancers et populations », UFR de médecine de Caen, service de santé au travail et pathologie professionnelle, CHU de Caen, avenue de la Côte-de-Nacre, 14033 Caen, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Tant que le dépistage des cancers liés à l’amiante n’a pas fait ses preuves dans les populations concernées par ce risque, le bénéfice médical du suivi post-professionnel reste à démontrer, et sa seule justification est de permettre aux retraités inquiets d’obtenir une réponse sur les conséquences de leur exposition passée et d’être indemnisés en cas d’anomalies confirmée. Ce sont donc les dispositions indemnitaires prises dans notre pays en matière de pathologies liées à l’amiante qui conditionnent principalement la réponse aux questions énoncées dans le titre de cette contribution : après avoir pris soin de vérifier la réalité et le niveau de l’exposition subie, il s’agit de pouvoir identifier de façon fiable la fibrose pleurale ou pulmonaire, et avant tous les plaques pleurales qui constituent l’essentiel des lésions dépistées aujourd’hui. Le scanner thoracique sans injection de produit de contraste est l’examen de choix pour atteindre cet objectif. Il a cependant deux inconvénients non négligeables : d’une part, la grande fréquence des micronodules pulmonaires dont la nécessaire surveillance conduit à multiplier des scanners supplémentaires irradiants et anxiogènes, et, d’autre part, la disparité diagnostique en cas de lésions discrètes, source d’incompréhension de la part des personnes suivies. Quant à la périodicité optimale pour cet examen, il n’y a pas de critère scientifique permettant pour l’instant de la fixer, ni d’argument susceptible de remettre en cause les propositions pragmatiques de la conférence de consensus de 1999. Il est important de pouvoir répondre par un bilan médical adapté aux symptômes ou à l’inquiétude exprimés par une personne autrefois exposée à l’amiante. Sur un plan collectif cependant, il faut se poser la question de la plus-value apportée aux personnes exposées, en termes de qualité de vie, par la recherche régulière puis l’indemnisation de lésions généralement asymptomatiques tant qu’elles n’ont pas été identifiées. Ne serait-il pas plus judicieux, et également plus qu’équitable, d’indemniser les personnes dont l’exposition passée est de nature à majorer significativement leur risque de cancer, indépendamment de la présence ou non de ces anomalies bénignes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

As long as the value of screening for cancers related to asbestos is not proven in the population at risk, the medical benefits of follow-up post-professional exposure remain uncertain and the only justification is to answer the questions of anxious retired workers concerning the consequences of their past-exposure and to provide compensation for any abnormalities that are demonstrated. In this country, to answer the questions posed in the title of this contribution in the case of pathologies related to asbestos, it is necessary, after verifying the fact and the level of exposure, to identify the pleural or pulmonary fibrosis and, above all, the pleural plaques, which constitute the essential lesions currently screened for. Thoracic CT scanning without contrast is the examination of choice to achieve this objective. There are, however, two significant problems. On one hand there is a high incidence of pulmonary micronodules, the necessary surveillance of which requires subsequent scans, leading to increased irradiation and anxiety. On the other hand the diagnostic uncertainty concerning discrete lesions is a source of confusion for the persons followed-up. There are, at present, neither scientific criteria to determine the optimum frequency of examination nor any arguments for replacing the pragmatic proposals of the consensus conference of 1999. It is important, therefore, to provide a medical assessment appropriate to the symptoms and anxiety expressed by a person previously exposed to asbestos. Overall it is necessary to question the benefit to the exposed person, in terms of quality of life, of a regular search for lesions that would usually be asymptomatic if not identified. Would it not be more judicious and more equitable to compensate persons whose past-exposure is sufficient to increase significantly their risk of cancer independently of the presence of benign abnormalities.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Amiante, Maladies professionnelles, Surveillance médicale, Dépistage, Indemnisation, Éthique médicale

Keywords : Asbestos, Occupational diseases, Population surveillance, Screening, Worker’s compensation, Ethical issues


Plan


 Nous remercions la Haute Autorité de santé de nous avoir autorisés à reproduire ce texte. Il est également consultable sur le site www.has-sante.fr/ rubrique Toutes nos publications.


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Vol 29 - N° 2

P. 205-212 - février 2012 Retour au numéro
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