Impact de la grippe pandémique H1N1 chez les patients atteints de mucoviscidose - 20/12/14
Résumé |
Chez les patients atteints de mucoviscidose, les infections virales et notamment l’infection grippale, joueraient un rôle important dans l’évolution respiratoire et pourraient favoriser l’infection à Pseudomonas aeruginosa. Au total, 415 patients atteints de mucoviscidose, dont 44 cas infectés par la grippe, ont été inclus dans une étude prospective cas-témoins au cours de la grippe pandémique A/H1N1 de 2009. La fonction respiratoire et la colonisation bronchique ont été surveillées un an après. Au cours de la grippe, 74 % des patients ont présenté une exacerbation respiratoire et 92 % ont bénéficié d’une antibiothérapie. Quatre-vingt-deux pour cent ont été traités par oséltamivir. Dans l’année qui a suivi l’infection, la colonisation bronchique n’a pas été modifiée, mais les cas ont reçu un nombre significativement plus important d’antibiotiques (2,8±2,4 chez les cas, contre 1,8±2,1 chez les témoins ; p=0,002). Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative du VEMS à 1, 3 et 12 mois de la grippe. Au 12e mois, l’évolution moyenne du VEMS était de +1,2 % (±13,3) pour les cas, contre –1,8 % (±11) pour les témoins (NS). Deux patients ont dû bénéficier d’une transplantation pulmonaire au décours précoce de la grippe (l’un n’ayant pas reçu d’oséltamivir, le second l’ayant reçu tardivement). Notre étude n’a pas retrouvé de dégradation significative de l’atteinte respiratoire et de modification de la colonisation bronchique de patients atteints de mucoviscidose, après la pandémie de grippe H1N1. Ces résultats soulignent la nécessité d’administrer un traitement antiviral précoce, et de prévenir les exacerbations bactériennes par une antibiothérapie chez ces patients présentant un épisode grippal.
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