Prévalence de mutations identifiées dans les suspicions de formes génétiques de fibrose pulmonaire - 29/06/15
Résumé |
Des mutations dans certains gènes codant pour les éléments du complexe télomérase ont été décrites dans les formes familiales de fibrose. Le premier objectif de cette étude était de déterminer la prévalence des mutations de TERT et TERC dans trois types de situations évocatrices de cause monogénique de fibrose pulmonaire : les formes familiales de fibrose (définies par la présence d’au moins un apparenté atteint au premier ou au deuxième degré), les fibroses pulmonaires dans un contexte de téloméropathie (définies par la présence d’au moins deux critères parmi : présence d’une pneumopathie interstitielle diffuse (PID), d’une anomalie hépatique, hématologique ou d’une atteinte cutanée) et chez les patients présentant une PID idiopathique sporadique de survenue précoce (< 55 ans). Le second objectif était de déterminer les facteurs prédictifs de mutations du complexe télomérase. Sur les 652 prélèvements, adressés de tous les services de pneumologie français, envoyés au laboratoire de génétique de l’hôpital Bichat jusqu’en janvier 2014, 263 prélèvements ont été analysés après avoir exclus les patients atteints de maladies non pulmonaires, les formes sporadiques après l’âge de 55 ans, les apparenté des cas index ainsi que les patients mineurs. Dans le groupe des patients atteints de formes familiales (152 patients) la prévalence des mutations était de 18,4 % et de 15,3 % (p = 0,049) dans le groupe des téloméropathies (85 patients). Aucune mutation de TERT ou TERC n’était mise en évidence chez les patients présentant une PID idiopathique sporadique avant l’âge de 55 ans. Les patients mutés étaient plus jeunes que les non mutés (55 ans vs 62 ans, p = 0,007), mais il n’y avait pas de différence concernant le sexe et l’exposition au tabac ou une autre exposition mitogénique environnementale. Les patients mutés présentaient plus souvent une anomalie hépatique personnelle ou familiale (36,6 % vs 18,3 %, p = 0,04), hématologique (56 % vs 24 %, p = 0,004) et présentaient plus fréquemment une thrombopénie (51,2 % vs 20,1 %, p = 0,001), une macrocytose (43.5 % vs 12.7%, p = 0,0005), ou des anomalies personnelles cutanées (29,3 % vs 7,7 %, p = 0,0006). Il n’y avait pas de différence ni sur la fonction respiratoire ni sur l’aspect scannographique ou anatomopathologique entre les deux groupes (un aspect de pneumopathie interstitielle commune certaine ou possible était retrouvé chez plus de la moitié des patients). Les indications de recherche de mutations de TERT ou TERC retenues sont : la présence d’une forme familiale de fibrose ou une suspicion de téloméropathie, d’autant plus que le patient est jeune et qu’il existe une atteinte extra-pulmonaire associée. Ces résultats suggèrent également de commencer chez les patients jeunes présentant une PID sporadique idiopathique par la recherche d’autres anomalies en particulier sur les gènes du surfactant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Mutations of genes coding for elements of the telomerase complex have been described in the familial forms of pulmonary fibrosis. The first objective of this study was to determine the prevalence of the TERT and TERC mutations in three situations suggesting a monogenetic cause for pulmonary fibrosis: familial pulmonary fibrosis, pulmonary fibrosis in the context of the telomere syndrome, and the patients with sporadic pulmonary fibrosis of early onset (<55 years). The second objective was to determine the factors predictive of mutations of the telomerase complex. Of the 652 referrals to the genetics laboratory of the Hospital Bichat up to January 2014, 263 were analysed after excluding those with non-pulmonary disorders, sporadic forms after the age of 55, relatives of index cases and minors. In the familial pulmonary fibrosis group(152) the prevalence of these mutations was 18.4% and 15.3% in the telomere syndrome group (85) (p= 0.049). No mutation of TERT or TERC was found in the early onset sporadic group. Patients carriers of mutations were younger than non-carriers (55 years vs 62 years p=0.007). Gender, smoking and environmental exposure were no different between the two groups. Patients carriers of mutations had more frequent hepatic (36.6% vs 18.3%), haematological (56% vs 24%), and cutaneous (29.3% vs 7.7%) diseases. There was no difference in respiratory function, radiology or histology between the two groups.
The indications for analysis of the TERT and TERC genes are familial pulmonary fibrosis or suspected telomere syndrome, particularly in young patients and in the presence of thrombocytopenia or macrocytosis or other extrapulmonary involvement. These findings also suggest that in young patients with ideopathic pulmonary fibrosis a search should be made for other abnormalities, particularly surfactant genes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.MOTS CLÉS : Fibrose pulmonaire, Génétique, Télomérase, Surfactant, TERT, TERC
Keywords : Pulmonary fibrosis, Genetics, Telomerase, TERT, TERC