Évaluation des particularités clinique, histologique et moléculaire du cancer bronchique primitif chez la femme - 09/01/24

Le cancer du poumon chez la femme était une maladie rare au début du XX^e siècle. Son incidence a fortement augmenté durant ces vingt dernières années dans les pays développés.

Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive, recueillant tous les cancers bronchopulmonaires prouvés histologiquement survenant chez la femme durant la période 2017–2022. Son objectif principal est d’évaluer les facteurs de risque et de décrire les caractéristiques radiocliniques, histologiques et moléculaires des patientes atteintes de cancer bronchique.

Au total, 35 patientes atteintes de cancer bronchique ont été recensées, l’âge moyen des patientes était de 55±5,56 ans. Cinquante-quatre pour cent des femmes étaient des fumeuses, 90 % patientes avaient un stade localement avancé ou métastatique au moment du diagnostic et 88,7 % avaient un état général conservé avec un PS entre 0 et 1, les métastases les plus fréquentes sont les localisations cérébrales. Quatre-vingts pour cent 80 % des patientes avaient un adénocarcinome, l’exposition domestique à la fumée de bois et l’exposition au tabagisme passif représentent respectivement 26 % et 24 % ; moins de 5 % des femmes avaient rapporté une exposition professionnelle et seulement 2 % avaient pris un traitement hormonal. La présence d’ATCD de cancer n’a été retrouvée que chez 1 % des patientes. Au total, 67,8 % des femmes avaient au moins une anomalie moléculaire au moment de diagnostic, il s’agissait essentiellement des mutations activatrices de l’EGFR. Le taux de survie à un an chez les femmes était de 71,4 % (73,5 % chez les hommes) et la survie moyenne était de 25,966 mois (27,493 mois chez les hommes).

Le cancer bronchique chez la femme présente de nombreuses spécificités tant sur le plan clinique que sur le plan épidémiologique. Le tabagisme reste le principal facteur de risque même si d’autres facteurs de risque peuvent interférer chez la femme ; le cancer bronchopulmonaire chez la femme reste de découverte tardive, ce qui influe négativement sur le pronostic global des patientes.