La consommation de substances psychoactives et leurs conséquences induites sont particulièrement marquées dans les populations en situation de précarité. Le dispensaire Émile-Roux à Clermont-Ferrand propose des bilans de santé aux bénéficiaires de minima sociaux. L’expérience de ces bilans permet de faire le point sur ces problématiques.
Cent onze bénéficiaires du Revenu de solidarité active ont participé aux bilans de santé. Le score EPICES évalue le niveau de précarité, l’inventaire ZTPI le rapport au temps. Le tabagisme et les troubles associés sont identifiés. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS (Chi2, Anova, p<0,05).
Le score EPICES moyen (m=62,8) met en évidence des situations de grande précarité. Le rapport au temps est marqué par une perception négative du passé (m=3,16). La prévalence du tabagisme (67 %) est très supérieure à celle de la population générale. Ces fumeurs présentent une importante intoxication chronique (m=24 PA) et une forte dépendance (FTND=7,1). La présence d’une co-addiction à l’alcool est fréquente (70,6 %). Les retentissements au niveau respiratoire sont sérieux, une BPCO est détectée pour 32 % des bénéficiaires (I : 17 % ; II : 28 % ; III : 49 % ; IV : 6 %), un asthme ou des allergies chez 8 % d’entre eux (asthme contrôlé : 19 % ; partiellement contrôlé : 20 % ; non contrôlé : 61 %).
La forte intoxication tabagique chronique dans cette population en situation de précarité sociale entraîne d’importantes conséquences sanitaires en particulier respiratoires avec répercussions sociales associées. Il est nécessaire de prévenir et détecter précocement ces problématiques car elles sont sources du basculement vers l’exclusion.
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Publié par Elsevier Masson SAS.