En transplantion cardiaque et rénale, le rejet humoral (RH) joue un rôle majeur dans la survenue de défaillance du greffon. Cette entité clinique reste un sujet de débat en transplantation pulmonaire principalement en raison de difficultés diagnostiques.
Nous avons conduit une analyse retrospective des patients transplantés pulmonaires (janvier 2010–décembre 2013) dans notre centre afin de déterminer l’impact pronostique de la survenue de RH. Le RH était defini par l’association de dysfunction du greffon, détection de DSA anti-HLA (somme de MFI>1000) et positivité du marquage C4d et/ou lésions histologiques compatibles avec le diagnostic de RH. Les patients non RH étaient catégorisées en DSAposRHneg, DSAlimité (DSALim)(MFI entre 500 et 1000 avec une spécificité retrouvé une fois) et DSAnégatif (DSAneg). Les données pré- et périopératoires, le nombre cumulé de rejet cellulaire à M12, la survenue de défaillance chronique du greffon et la survie du greffon ont été comparés dans les deux groupes.
Parmi les 206 patients inclus dans l’étude, 22 patients étaient dans le groupe RH+ (11 %) dont 3 avec C4d négatif. Parmi les patients sans RH, 84 (41 %) étaient DSAposRHneg, 13 (6 %) DSALim et 87 (42 %) ont toujours été DSAneg. Les épisodes de RH ont été traités par bolus de corticoides, plasmaphérèses, rituximab et IgIV fortes doses. Le nombre cumulé de rejet cellulaire à M12 était plus important chez les patients RH+ (2,1±1,7) vs DSA+AMR− (1±1,2), DSAns (0,75±1), DSA− (0,7±1,23). Les patients RH+ avaient une fréquence plus élevé d’évolution vers le CLAD et une survie de greffon inférieure par rapport au patient non RH (HR=7,28 et HR=3,06 respectivement).
En transplantation pulmonaire, le RH semble avoir un impact important sur la survie du greffon et la survenue de CLAD, ce qui plaide pour une démarche diagnostique active précoce et une évaluation des traitements pour en améliorer le pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.
© 2015
Publié par Elsevier Masson SAS.